約 2,977,071 件
https://w.atwiki.jp/oper/pages/2195.html
(Le théâtre représente un palais. La Gloire et la Sagesse vantent les mérites de Louis XIV, le «maître absolu de cent peuples divers». Elles chantent la «douceur de ses lois» et ses «glorieux exploits». Les deux allégories qui se «partagent son grand cœur» déclarent leur amour pour ce «sage roi». Elles introduisent ensuite la tragédie qu on donnera pour lui et «qui verra Renaud... voler là où la Gloire appelle son courage») PROLOGUE (Le Théâtre représente un Palais.) LA GLOIRE, LA SAGESSE leur Suite Ouverture LA GLOIRE Tout doit céder dans l Univers A l auguste héros que j aime. L effort des ennemis, les glaces des hivers, Les rochers, les fleuves, les mers, Rien n arrête l ardeur de sa valeur extrême. LA SAGESSE Tout doit céder dans l Univers A l auguste héros que j aime. Il sait l art de tenir tous les monstres aux fers; II est maître absolu de cent peuples divers, Et plus maître encore de lui-même. LA GLOIRE LA SAGESSE Tout doit céder dans l Univers A l auguste héros que j aime. LA SAGESSE sa suite Chantons, chantons la douceur de ses lois. LA GLOIRE sa suite Chantons, chantons ses glorieux exploits. LA GLOIRE LA SAGESSE D une égale tendresse, Nous aimons le même vainqueur. LA SAGESSE Fière Gloire, c est vous... LA GLOIRE ...C est vous, douce Sagesse... LA GLOIRE LA SAGESSE C est vous qui partagez avec moi son grand cœur. LA GLOIRE Je l emportais sur vous tant qu a duré la guerre ; Mais dans la paix vous l emportez sur moi Vous réglez en secret, avec ce sage roi, Le destin de toute la terre. LA SAGESSE La Victoire a suivi ce héros en tous lieux ; Mais, pour montrer son amour pour la Gloire, II se sert encore mieux De la Paix que de la Victoire. Au milieu du repos qu il assure aux humains, II fait tomber, sous ses puissantes mains, Un monstre qu on a cru si longtemps invincible. On voit dans ses travaux combien il est sensible Pour votre immortelle beauté II prévient vos désirs, il passe votre attente ; L amour dont il vous aime incessamment s augmente, Et n a jamais tant éclaté. Qu un vain désir de préférence N altère point l intelligence Que ce héros entre nous veut former Disputons seulement à qui sait mieux l aimer. LA GLOIRE LA SAGESSE Disputons seulement à qui sait mieux l aimer. Dès qu on le voit paraître, De quel cœur n est-il point le maître ? Qu il est doux de suivre ses pas ! Peut-on le connaître Et ne l aimer pas ? LE CHŒUR Dès qu on le voit paraître, etc. (La suite de la GLOIRE et celle de la SAGESSE témoignent, par des danses, la joie qu elles ont de voir ces deux divinités dans une intelligence parfaite.) Entrée Menuet Gavotte en Rondeau LA SAGESSE Suivons notre héros ; que rien ne nous sépare ; II nous invite aux jeux qu on lui prépare Nous y verrons Renaud, malgré la volupté Suivre un conseil fidèle et sage ; Nous le verrons sortir du palais enchanté, Où, par l amour d Armide, il était arrêté, Et voler où la Gloire appelle son courage. Le grand roi, qui partage entre nous ses désirs, Aime à nous voir, même dans ses plaisirs. LA GLOIRE Que l éclat de son nom s étende au bout du monde. Réunissons nos voix ; Que chacun nous réponde. LA GLOIRE LA SAGESSE Chantons, chantons la douceur de ses lois, Chantons, chantons ses glorieux exploits. TOUS Que l éclat de son nom, etc. Entrée Menuets I II CHOEUR Que dans le temple de Mémoire Son nom soit pour jamais gravé; C est à lui qu il est réservé D unir la Sagesse et la Gloire. Ouvreture (reprise) ACTE I (Le théâtre représente une place publique de la ville de Damas, ornée d un arc de triomphe) Scène 1 (Armide et ses deux confidentes) Duo PHENICE Dans un jour de triomphe, au milieu des plaisirs, Qui peut vous inspirer une sombre tristesse? La gloire, la grandeur, la beauté, la jeunesse, Tous les biens comblent vos désirs. SIDONIE Vous inspirez une fatale flamme Que vous ne ressentez jamais; L amour n ose troubler la paix Qui règne dans votre âme. PHENICE, SIDONIE Quel sort a plus d appas! Et qui peut être heureux si vous ne l êtes pas! PHENICE Si la guerre aujourd hui fait craindre ses ravages, C est aux bords du Jourdain qu ils doivent s arrêter. PHENICE, SIDONIE Nos tranquilles rivages N ont rien à redouter. SIDONIE Nos tranquilles rivages N ont rien à redouter. Les enfers, s il le faut, prendront pour nous les armes, Et vous pouvez leur imposer la loi. PHENICE Vos yeux n ont eu besoin que de leurs propres charmes Pour affaiblir le camp de Godefroi. PHENICE, SIDONIE Ses plus vaillants guerriers contre vous sans défense Sont tombés en votre puissance! ARMIDE Je ne triomphe pas du plus vaillant de tous! Renaud, pour qui ma haine a tant de violence, L indomptable Renaud échappe à mon courroux! Tout le camp ennemi pour moi devint sensible, Et lui seul, toujours invincible, Fit gloire de me voir d un oeil indifférent. Il est dans l âge aimable où sans effort on aime... Non, je ne puis manquer, sans un dépit extrême, La conquête d un coeur si superbe et si grand! SIDONIE Qu importe qu un captif manque à votre victoire? On en voit dans vos fers assez d autres témoins; Et pour un esclave de moins, Un triomphe si beau perdra peu de sa gloire. PHENICE Pourquoi voulez-vous songer A ce qui peut vous déplaire? Il est plus sûr de se venger Par l oubli que par la colère. PHENICE, SIDONIE Il est plus sûr de se venger Par l oubli que par la colère. ARMIDE Les enfers ont prédit cent fois Que contre ce guerrier nos armes seront vaines, Et qu il vaincra nos plus grands rois Ah! Qu il me serait doux de l accabler de chaînes, Et d arrêter le cours de ses exploits! Que je le hais! Que son mépris m outrage! Qu il sera fier d éviter l esclavage Où je tiens tant d autres héros! Incessamment son importune image Malgré moi trouble mon repos. Un songe affreux m inspire une frayeur nouvelle Contre ce funeste ennemi. J ai cru le voir, j en ai frémi! J ai cru qu il me frappait d une atteinte mortelle, Je suis tombée aux pieds de ce cruel vainqueur. Rien, rien ne fléchissait sa rigueur; Et par un charme inconcevable, je me sentais contrainte à le trouver aimable Dans le fatal moment qu il me perçait le coeur. SIDONIE Vous troublez-vous d une image légère Que le sommeil produit? Le beau jour qui vous luit Doit dissiper cette vaine chimère, Ainsi qu il a détruit Les ombres de la nuit. Scène 2 (Hidraot et sa suite entrent. Armide, Fenice y Sidonia.) HIDRAOT Armide, que le sang qui m unit avec vous Me rend sensible aux soins que l on prend pour vous plaire! Que votre triomphe m est doux! Que j aime à voir briller le beau jour qui l éclaire! Je n aurais plus de voeux à faire, Si vous choisissiez un époux. Je vois de près la mort qui me menace, Et bientôt l âge qui me glace Va m accabler de son pesant fardeau C est le dernier bien où j aspire Que de voir votre hymen promettre à cet empire Des rois formés d un sang si beau; Sans me plaindre du sort, je cesserai de vivre, Si ce doux espoir peut me suivre Dans l affreuse nuit du tombeau. ARMIDE La chaîne de l hymen m étonne, Je crains ses plus aimables noeuds. Ah! Qu un coeur devient malheureux, Quand la liberté l abandonne! La chaîne de l hymen etc. HIDRAOT Pour vous, quand il vous plaît, tout l enfer est armé. Vous êtes plus savante en mon art que moi-même Des grands rois à vos pieds mettent leur diadème; Qui vous voit un moment est pour jamais charmé. Pouvez-vous mieux goûter votre bonheur extrême Qu avec un époux qui vous aime Et qui soit digne d être aimé? Pour vous, quand il vous plaît etc. ARMIDE Contre mes ennemis, à mon gré je déchaîne Le noir empire des enfers, L amour met les rois dans mes fers. Je suis de mille amants maîtresse souveraine; Mais je fais mon plus grand bonheur D être maîtresse de mon coeur. HIDRAOT Bornez-vous vos désirs à la gloire cruelle Des maux que fait votre beauté? Ne ferez-vous jamais votre félicité Du bonheur d un amant fidèle? ARMIDE Si je dois m engager un jour, Au moins vous devez croire Qu il faudra que ce soit la gloire Qui livre mon coeur à l amour. Pour devenir mon maître, Ce n est pas assez d être roi Ce sera la valeur qui me fera connaître Celui qui mérite ma foi. Le vainqueur de Renaud, si quelqu un le peut être, Sera digne de moi. Scène 3 (Hidraot, Armide, Fenice, Sidonia. Les peuples du Royaume de Damas entrent et manifestent leur joie par des danses et des chants la beauté d Armide a vaincu les chevaliers du camp de Godefroi) HIDRAOT, CORYPHEES Armide est encor plus aimable Qu elle n est redoutable Que son triomphe est glorieux! PEUPLES DE DAMAS Armide est encor plus aimable etc. HIDRAOT, CORYPHEES Ses charmes les plus forts sont ceux de ses beaux yeux. LES PEUPLES DE DAMAS Ses charmes les plus forts sont ceux de ses beaux yeux. Elle n a pas besoin d emprunter l art terrible Qui sait, quand il lui plain, faire armer les enfers. HIDRAOT, CORYPHEES PEUPLES DE DAMAS Sa beauté trouve tout possible Nos plus fiers ennemis gémissent dans ses fers. Armide est encor plus aimable etc. PEUPLES DE DAMAS Suivons Armide, et chantons sa victoire, Tout l univers retentit de sa gloire. PHENICE Nos ennemis, affaiblis et troublés, N étendront plus le progrès de leurs armes; Ah! Quel bonheur! Nos désirs sont comblés, Sans nous coûter ni de sang ni de larmes. SIDONIE L ardent amour, qui la suit en tous lieux, S attache aux coeurs qu elle veut qu il enflamme; Il est content de régner dans ses yeux, Et n ose encor passer jusqu à son âme. LES PEUPLES DE DAMAS Suivons Armide, et chantons sa victoire, Tout l univers retentit de sa gloire. Danse (Triumph d Armide est interrompue par l arrivée de Aronte qui avait été commandé pour escorter les prisonniers et les blessés reviennent messieurs, tenant une épée brisée.) Scène 4 ARONTE Ô ciel! Ô disgrâce cruelle! Je conduisais vos captifs avec soin; J ai tout tenté pour vous marquer mon zèle, Mon sang qui coule en est témoin! ARMIDE Mais, où sont mes captifs? ARONTE Un guerrier indomptable Les a délivrés tous. ARMIDE, HIDRAOT Un seul guerrier! SIDONIE, PHENICE Un seul guerrier! ARMIDE, HIDRAOT Que dites-vous? SIDONIE, PHENICE Que dites-vous? PEUPLES DE DAMAS Un seul guerrier! Ciel! ARMIDE, HIDRAOT PHENICE, SIDONIE Ciel! Ciel! ARONTE De nos ennemis, c est le plus redoutable, Nos plus vaillants soldats sont tombés sous ses coups; Rien ne peut résister à sa valeur extrême... ARMIDE O Ciel! C est Renaud! ARONTE C est lui-même! ARMIDE, SIDONIE, PHENICE, HIDRAOT, ARONTE, PEUPLES DE DAMAS Poursuivons jusqu au trépas L ennemi qui nous offense! Qu il n échappe pas A notre vengeance. (Le théâtre représente un palais. La Gloire et la Sagesse vantent les mérites de Louis XIV, le «maître absolu de cent peuples divers». Elles chantent la «douceur de ses lois» et ses «glorieux exploits». Les deux allégories qui se «partagent son grand cœur» déclarent leur amour pour ce «sage roi». Elles introduisent ensuite la tragédie qu on donnera pour lui et «qui verra Renaud... voler là où la Gloire appelle son courage») PROLOGUE (Le Théâtre représente un Palais.) LA GLOIRE, LA SAGESSE leur Suite Ouverture LA GLOIRE Tout doit céder dans l Univers A l auguste héros que j aime. L effort des ennemis, les glaces des hivers, Les rochers, les fleuves, les mers, Rien n arrête l ardeur de sa valeur extrême. LA SAGESSE Tout doit céder dans l Univers A l auguste héros que j aime. Il sait l art de tenir tous les monstres aux fers; II est maître absolu de cent peuples divers, Et plus maître encore de lui-même. LA GLOIRE LA SAGESSE Tout doit céder dans l Univers A l auguste héros que j aime. LA SAGESSE sa suite Chantons, chantons la douceur de ses lois. LA GLOIRE sa suite Chantons, chantons ses glorieux exploits. LA GLOIRE LA SAGESSE D une égale tendresse, Nous aimons le même vainqueur. LA SAGESSE Fière Gloire, c est vous... LA GLOIRE ...C est vous, douce Sagesse... LA GLOIRE LA SAGESSE C est vous qui partagez avec moi son grand cœur. LA GLOIRE Je l emportais sur vous tant qu a duré la guerre ; Mais dans la paix vous l emportez sur moi Vous réglez en secret, avec ce sage roi, Le destin de toute la terre. LA SAGESSE La Victoire a suivi ce héros en tous lieux ; Mais, pour montrer son amour pour la Gloire, II se sert encore mieux De la Paix que de la Victoire. Au milieu du repos qu il assure aux humains, II fait tomber, sous ses puissantes mains, Un monstre qu on a cru si longtemps invincible. On voit dans ses travaux combien il est sensible Pour votre immortelle beauté II prévient vos désirs, il passe votre attente ; L amour dont il vous aime incessamment s augmente, Et n a jamais tant éclaté. Qu un vain désir de préférence N altère point l intelligence Que ce héros entre nous veut former Disputons seulement à qui sait mieux l aimer. LA GLOIRE LA SAGESSE Disputons seulement à qui sait mieux l aimer. Dès qu on le voit paraître, De quel cœur n est-il point le maître ? Qu il est doux de suivre ses pas ! Peut-on le connaître Et ne l aimer pas ? LE CHŒUR Dès qu on le voit paraître, etc. (La suite de la GLOIRE et celle de la SAGESSE témoignent, par des danses, la joie qu elles ont de voir ces deux divinités dans une intelligence parfaite.) Entrée Menuet Gavotte en Rondeau LA SAGESSE Suivons notre héros ; que rien ne nous sépare ; II nous invite aux jeux qu on lui prépare Nous y verrons Renaud, malgré la volupté Suivre un conseil fidèle et sage ; Nous le verrons sortir du palais enchanté, Où, par l amour d Armide, il était arrêté, Et voler où la Gloire appelle son courage. Le grand roi, qui partage entre nous ses désirs, Aime à nous voir, même dans ses plaisirs. LA GLOIRE Que l éclat de son nom s étende au bout du monde. Réunissons nos voix ; Que chacun nous réponde. LA GLOIRE LA SAGESSE Chantons, chantons la douceur de ses lois, Chantons, chantons ses glorieux exploits. TOUS Que l éclat de son nom, etc. Entrée Menuets I II CHOEUR Que dans le temple de Mémoire Son nom soit pour jamais gravé; C est à lui qu il est réservé D unir la Sagesse et la Gloire. Ouvreture (reprise) ACTE I (Le théâtre représente une place publique de la ville de Damas, ornée d un arc de triomphe) Scène 1 (Armide et ses deux confidentes) Duo PHENICE Dans un jour de triomphe, au milieu des plaisirs, Qui peut vous inspirer une sombre tristesse? La gloire, la grandeur, la beauté, la jeunesse, Tous les biens comblent vos désirs. SIDONIE Vous inspirez une fatale flamme Que vous ne ressentez jamais; L amour n ose troubler la paix Qui règne dans votre âme. PHENICE, SIDONIE Quel sort a plus d appas! Et qui peut être heureux si vous ne l êtes pas! PHENICE Si la guerre aujourd hui fait craindre ses ravages, C est aux bords du Jourdain qu ils doivent s arrêter. PHENICE, SIDONIE Nos tranquilles rivages N ont rien à redouter. SIDONIE Nos tranquilles rivages N ont rien à redouter. Les enfers, s il le faut, prendront pour nous les armes, Et vous pouvez leur imposer la loi. PHENICE Vos yeux n ont eu besoin que de leurs propres charmes Pour affaiblir le camp de Godefroi. PHENICE, SIDONIE Ses plus vaillants guerriers contre vous sans défense Sont tombés en votre puissance! ARMIDE Je ne triomphe pas du plus vaillant de tous! Renaud, pour qui ma haine a tant de violence, L indomptable Renaud échappe à mon courroux! Tout le camp ennemi pour moi devint sensible, Et lui seul, toujours invincible, Fit gloire de me voir d un oeil indifférent. Il est dans l âge aimable où sans effort on aime... Non, je ne puis manquer, sans un dépit extrême, La conquête d un coeur si superbe et si grand! SIDONIE Qu importe qu un captif manque à votre victoire? On en voit dans vos fers assez d autres témoins; Et pour un esclave de moins, Un triomphe si beau perdra peu de sa gloire. PHENICE Pourquoi voulez-vous songer A ce qui peut vous déplaire? Il est plus sûr de se venger Par l oubli que par la colère. PHENICE, SIDONIE Il est plus sûr de se venger Par l oubli que par la colère. ARMIDE Les enfers ont prédit cent fois Que contre ce guerrier nos armes seront vaines, Et qu il vaincra nos plus grands rois Ah! Qu il me serait doux de l accabler de chaînes, Et d arrêter le cours de ses exploits! Que je le hais! Que son mépris m outrage! Qu il sera fier d éviter l esclavage Où je tiens tant d autres héros! Incessamment son importune image Malgré moi trouble mon repos. Un songe affreux m inspire une frayeur nouvelle Contre ce funeste ennemi. J ai cru le voir, j en ai frémi! J ai cru qu il me frappait d une atteinte mortelle, Je suis tombée aux pieds de ce cruel vainqueur. Rien, rien ne fléchissait sa rigueur; Et par un charme inconcevable, je me sentais contrainte à le trouver aimable Dans le fatal moment qu il me perçait le coeur. SIDONIE Vous troublez-vous d une image légère Que le sommeil produit? Le beau jour qui vous luit Doit dissiper cette vaine chimère, Ainsi qu il a détruit Les ombres de la nuit. Scène 2 (Hidraot et sa suite entrent. Armide, Fenice y Sidonia.) HIDRAOT Armide, que le sang qui m unit avec vous Me rend sensible aux soins que l on prend pour vous plaire! Que votre triomphe m est doux! Que j aime à voir briller le beau jour qui l éclaire! Je n aurais plus de voeux à faire, Si vous choisissiez un époux. Je vois de près la mort qui me menace, Et bientôt l âge qui me glace Va m accabler de son pesant fardeau C est le dernier bien où j aspire Que de voir votre hymen promettre à cet empire Des rois formés d un sang si beau; Sans me plaindre du sort, je cesserai de vivre, Si ce doux espoir peut me suivre Dans l affreuse nuit du tombeau. ARMIDE La chaîne de l hymen m étonne, Je crains ses plus aimables noeuds. Ah! Qu un coeur devient malheureux, Quand la liberté l abandonne! La chaîne de l hymen etc. HIDRAOT Pour vous, quand il vous plaît, tout l enfer est armé. Vous êtes plus savante en mon art que moi-même Des grands rois à vos pieds mettent leur diadème; Qui vous voit un moment est pour jamais charmé. Pouvez-vous mieux goûter votre bonheur extrême Qu avec un époux qui vous aime Et qui soit digne d être aimé? Pour vous, quand il vous plaît etc. ARMIDE Contre mes ennemis, à mon gré je déchaîne Le noir empire des enfers, L amour met les rois dans mes fers. Je suis de mille amants maîtresse souveraine; Mais je fais mon plus grand bonheur D être maîtresse de mon coeur. HIDRAOT Bornez-vous vos désirs à la gloire cruelle Des maux que fait votre beauté? Ne ferez-vous jamais votre félicité Du bonheur d un amant fidèle? ARMIDE Si je dois m engager un jour, Au moins vous devez croire Qu il faudra que ce soit la gloire Qui livre mon coeur à l amour. Pour devenir mon maître, Ce n est pas assez d être roi Ce sera la valeur qui me fera connaître Celui qui mérite ma foi. Le vainqueur de Renaud, si quelqu un le peut être, Sera digne de moi. Scène 3 (Hidraot, Armide, Fenice, Sidonia. Les peuples du Royaume de Damas entrent et manifestent leur joie par des danses et des chants la beauté d Armide a vaincu les chevaliers du camp de Godefroi) HIDRAOT, CORYPHEES Armide est encor plus aimable Qu elle n est redoutable Que son triomphe est glorieux! PEUPLES DE DAMAS Armide est encor plus aimable etc. HIDRAOT, CORYPHEES Ses charmes les plus forts sont ceux de ses beaux yeux. LES PEUPLES DE DAMAS Ses charmes les plus forts sont ceux de ses beaux yeux. Elle n a pas besoin d emprunter l art terrible Qui sait, quand il lui plain, faire armer les enfers. HIDRAOT, CORYPHEES PEUPLES DE DAMAS Sa beauté trouve tout possible Nos plus fiers ennemis gémissent dans ses fers. Armide est encor plus aimable etc. PEUPLES DE DAMAS Suivons Armide, et chantons sa victoire, Tout l univers retentit de sa gloire. PHENICE Nos ennemis, affaiblis et troublés, N étendront plus le progrès de leurs armes; Ah! Quel bonheur! Nos désirs sont comblés, Sans nous coûter ni de sang ni de larmes. SIDONIE L ardent amour, qui la suit en tous lieux, S attache aux coeurs qu elle veut qu il enflamme; Il est content de régner dans ses yeux, Et n ose encor passer jusqu à son âme. LES PEUPLES DE DAMAS Suivons Armide, et chantons sa victoire, Tout l univers retentit de sa gloire. Danse (Triumph d Armide est interrompue par l arrivée de Aronte qui avait été commandé pour escorter les prisonniers et les blessés reviennent messieurs, tenant une épée brisée.) Scène 4 ARONTE Ô ciel! Ô disgrâce cruelle! Je conduisais vos captifs avec soin; J ai tout tenté pour vous marquer mon zèle, Mon sang qui coule en est témoin! ARMIDE Mais, où sont mes captifs? ARONTE Un guerrier indomptable Les a délivrés tous. ARMIDE, HIDRAOT Un seul guerrier! SIDONIE, PHENICE Un seul guerrier! ARMIDE, HIDRAOT Que dites-vous? SIDONIE, PHENICE Que dites-vous? PEUPLES DE DAMAS Un seul guerrier! Ciel! ARMIDE, HIDRAOT PHENICE, SIDONIE Ciel! Ciel! ARONTE De nos ennemis, c est le plus redoutable, Nos plus vaillants soldats sont tombés sous ses coups; Rien ne peut résister à sa valeur extrême... ARMIDE O Ciel! C est Renaud! ARONTE C est lui-même! ARMIDE, SIDONIE, PHENICE, HIDRAOT, ARONTE, PEUPLES DE DAMAS Poursuivons jusqu au trépas L ennemi qui nous offense! Qu il n échappe pas A notre vengeance. Lully,Jean-Baptiste/Armide/II
https://w.atwiki.jp/oper/pages/3486.html
ACTE IV Septième Tableau (Dans la forêt des Ardennes; une clairière; grands arbres. A gauche, des rochers surmontés de plantations etdissimulant l entrée d une sombre caverne. Au fond,paysage ensoleillé. Des Sylvains et des Nymphes sontgroupés et étendus, au fond, sous les arbres; d autresdansent à l ombre de ces arbres. Appels de Trompettesau lointain et se rapprochant rapidement. Les Sylvainsétonnés arrêtent leurs danses et écoutent; bientôt paraissent à cheval quatre Hérauts sonnant de la trompette, un Porte-Étendard et un Héraut proclamantle tournoi) ▼LE HÉRAUT BYZANTIN▲ (à haute voix) Entendez tous ce que ma voix proclame, Vous tous que la gloire enflamme Au jour prescrit le tournoi dans Byzance Va rassembler les chefs, les preux au coeur vaillant! Et la main d Esclarmonde et la toute-puissance Appartiendront enfin au vainqueur triomphant! (Tous s éloignent; Les Sylvains et les Nymphes s avancent peu à peu,rassurés, ils reprennent leurs danses après les derniers appels detrompette se perdant dans les profondeurs de la forêt. Parseïs et leChevalier Énéas son entrés.Ils jettent autourd eux des regardsinquiets et semblent s être égarésdans la forêt; trompettes au loin) ▼LE CHEVALIER ÉNÉAS▲ (écoutant les appels de trompette qui résonnent au loin) Oui, le délai marqué s avance Et le tournoi prescrit se prépare à Byzance! ▼PARSÉIS▲ Mais celle qui doit en être le prix, Esclarmonde, ma soeur, qu est-elle devenue? Dans quelle contrée inconnue Est-elle au pouvoir des mauvais esprits? ▼ÉNÉAS▲ C est ici, Parséis, qu habite votre père, C est dans cette forêt qu il vint finir ses jours. Phorcas saura pénétrer ce mystère… ▼PARSÉIS▲ Ah! Je tremble en venant implorer sont secours! (à Énéas, tendrement) C est en vous que j espère, Vous seul avez suivi mes pas, Merci, cher, Énéas, Vous seul avez suivi mes pas, Je ne l oublierai pas! ▼ÉNÉAS▲ Ne dites pas merci, ô douce Parséis! En vous suivant j ai suivi mon espoir Et mon bonheur! J ai suivi mon bonheur mon espoir! ▼PARSÉIS▲ Merci, cher Énéas! Vous seul avez suivi mes pas, Je ne l oublierai pas! Merci, cher Énéas! je me l oublierai pas! (allant à la rencontre des Sylvains) Répondez, habitants de ce bois séculaire, No connaissez-vous pas, retiré dans ce lieu, Un vieillard vénérable étrange et solitaire… Un mortel il est vrai… mais presqu un Dieu! (Les Sylvains désignent la caverne et s enfuient effrayés) ▼ÉNÉAS▲ (désignant la caverne, avec effroi) Le voici! c est lui! ▼PARSÉIS▲ (émue) Je frémis! grand Dieu! (Énéas et Parséis restent un peu à l écart. Phorcas paraît, méditatif et sombre, sur le seuil de la caverne) ▼PHORCAS▲ (il semble rêver en marchant lentement) Les Temps vont s accomplir… Et bientôt le destin va donner un époux à ma fille Esclarmonde, Un maître au peuple byzantin… D où me vient malgré moi cette angoisse profonde? Sort mystérieux auquel j obéis, Voudrais-tu m infliger, m infliger une épreuve dernière? Épargne, hélas! épargne le coeur d un père! le coeur d un père! Mais qu ai-je à redouter? Que vois-je? Énéas! Parséis! Que m annonce ici votre présence? Mais parlez! Vous gardez le silence (avec inquiétude) Esclarmonde? ▼PARSÉIS▲ (confuse) Elle a quitté Byzance! ▼PHORCAS▲ (avec éclat et avec douleur) Ah! Mon coeur pressentait… malheur! malheur! sur nous! malheur sur nous! ▼ÉNÉAS, PARSÉIS▲ Grâce! pitié pour elle! pitié! (Tonnerre lointain) ▼PARSÉIS▲ Elle a voulu choisir elle-même un époux! Lorsque l ombre envahit la voûte constellée… Des Esprits que jamais je n ai vus qu en tremblant, Emportaient Esclarmonde inconnue et voilée… Auprès du chevalier Roland! ▼PHORCAS▲ (répétant) Le chevalier Roland? ▼PARSÉIS▲ (continuant sou récit) Chaque nuit l éloignait de moi… ▼PHORCAS▲ (interrogeant anxieusement) Chaque nuit? ▼PARSÉIS▲ Mais chaque aurore A mes soins empressés venait la rendre encore! ▼PHORCAS▲ (palpitant) Chaque aurore? ▼PARSÉIS▲ (avec des larmes) Hélas! de l imprudente, un jour, J ai vainement attendu le retour! Quel malheur l a frappée? Hélas! hélas! mon coeur désespère! mon coeur désespère! Voilà pourquoi je suis venue à vous, mon père! (suppliante) La triste Parséis se jette à vos genoux! Ayez pitié! ayez pitié d Esclarmonde et de nous! La triste Parséis se jette à vox genoux! Ayez pitié! ayez pitié d Esclarmonde et de nous. ▼ÉNÉAS▲ (suppliant) Phorcas, ayez pitié! Phorcas! pitié! ayez pitié! ayez pitié d Esclarmonde et de nous! ▼PHORCAS▲ (sévèrement) Non! non! pas de grâce! pas de pitié! Je devrais te punir, ô gardienne infidèle Qui n as pas su combattre un tel égarement… Mais plus que toi, ta soeur se montra criminelle… C est sur elle que va tomber le châtiment! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS▲ Grâce pour elle! grâce pour elle! pitié! pitié! ▼PHORCAS▲ Non! non! non! (Violents coups de tonnerre; éclairs; obscurité; Énéas et Parseïs épouvantés se retirent et se retirent à l entrée de la caverne) ▼PHORCAS▲ (avec autorité) Esprits de l air! Esprits de l onde! Esprits du feu! Hâtez-vous d accomplir mon voeu! En ma présence amenez Esclarmonde! (Tonnerre et éclairs; la terre s entrouvre; une fumée épaisse et des flammes s en échappent. Le nuage se dissipe. Le jour revient; Esclarmonde a paru) ▼ESCLARMONDE▲ (sans voir Phorcas; avec la lenteur et l étonnement d unepersonne qui s éveille) D une longue torpeur je sens que je m éveille… (s éveillant peu à peu davantage et avec un semblant d effroi d abord vaguement exprimé) Ah! je me souviens! Honte sans pareille! le Prêtre! les bourreaux! Roland perdu pour moi… Les Esprits à leurs mains cruelles m ont ravie… Me ramenant vers l île où je reçus sa foi! Puis d un profond sommeil je me suis endormie… Hélas! En retrouvant la vie et la pensée, Je te retrouve, ô souvenir D une félicité passée (très expressif) Qui ne doit plus jamais… revenir! (très déchirant) Ah! Plus notre hymen avait de charmes Plus je dois répandre de larmes Sur le bonheur que j ai perdu. Hélas! Hélas! En retrouvant la vie et la pensée, Je te retrouve, ô souvenir De la félicité passée… O souvenir! (vaguement et tristement) Où suis-je maintenant? Une forêt? (Apercevant Phorcas et reculant) Mon père! (tremblante) pardon! pardon! ▼PHORCAS▲ (d une voix contenue et sombre) Te pardonner? (à volonté et très déclamé) et comment le pourrais-je? ô fille sacrilège! (sévèrement) Toi qui, bravant le céleste courroux Et l arrêt du destin, Osas prendre un époux et te montrer à lui! ▼ESCLARMONDE▲ Grâce, mon père! grâce! ▼VOIX DES ESPRITS▲ (Choeur invisible) Non! ▼PHORCAS▲ (répétant) Non! Le Ciel a parlé! non! Le destin sévère Réclame un châtiment Pour la fille indocile et son coupable amant! ▼LES VOIX▲ Esclarmonde! ▼PHORCAS▲ (répétant) Esclarmonde! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS▲ (répétant) Esclarmonde! ▼LES VOIX▲ Ta désobéissance ▼PHORCAS▲ (de même) Ta désobéissance… ▼PARSÉIS, ÉNÉAS▲ (de même) Ta désobéissance… ▼LES VOIX, PHORCAS▲ Te fait perdre à jamais le trône et la puissance! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS▲ Tout est perdu pour toi! ▼ESCLARMONDE▲ (avec transport) Qu importe! nous aimons! ▼LES VOIX▲ Pour ton amant parjure… pour lui, la mort! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS▲ …pour lui, la mort! ▼ESCLARMONDE▲ (avec un cri de douleur) Ah! pour lui… la mort! ▼LES VOIX▲ Phorcas! ▼VOIX, PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS▲ Qu il meure de ta/sa/ma main… ▼LES VOIX▲ Si ta fille ne jure quelle renonce à lui! ▼LES VOIX, PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS▲ Qu il meure de ta/sa/ma main ▼ESCLARMONDE▲ Grâce! ▼LES VOIX▲ Non! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS▲ Obéis! Esclarmonde! à l inflexible loi! C est le salut pour Roland et pour toi! Obéis! Renonce à ton amant, tel est l arrêt du sort! Obéis, ou pour lui, c est la mort! la mort! c est la mort! ▼ESCLARMONDE▲ (avec la plus grand émotion; parlé, presque sans voix) Donc pour sauver la vie… à celui… qui j adore… Je dois… en ce funeste jour… cachant le feu qui me dévore… (très expressif et tendre) Lui jurer que mon coeur pour lui… n a plus d amour! ▼ÉNÉAS▲ (palpitant) Obéis! obéis! ▼PARSÉIS▲ (palpitant) Esclarmonde! obéis! ▼PHORCAS▲ …obéis! ▼ESCLARMONDE▲ Grands Dieux! si ma bouche fidèle à mentir se refuse… C est fait de lui! c est fait de lui! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS▲ C est l inflexible loi! ▼ESCLARMONDE▲ Mais si je me résigne au mensonge qui me dit, cher amant, que tu ne mourras pas de penser que tu n es plus aimé! Ah! qui me dit, cher amant, Cher amant que tu ne mourras pas de ma trahison feinte? (palpitant) Grands dieux! c est fait de lui! hélas! c est fait… de lui! Roland! pour toi la mort! C est fait de lui! ô mon Roland! ô mon Roland! non, tu ne mourras pas! Non! tu ne mourras pas! ▼ÉNÉAS▲ Résigne-toi! obéis! c est la loi! C est le salut pour Roland! Résigne-toi, Esclarmonde, c est la loi! Obéis! C est la toi! le salut… pour Roland! pour Roland et pour toi! obéis! par toi Roland ne mourra pas! Résigne-toi! c est la loi! ▼PARSÉIS▲ Résigne-toi! c est le salut pour Roland! O ma soeur, résigne-toi! Par toi ne mourra pas! (suppliant) Obéis! Résigne-toi! ô ma soeur! Résigne-toi! c est le salut! Résigne-toi! obéis! Par toi Roland ne mourra pas! Résigne-toi! c est la loi! ▼PHORCAS▲ Résigne-toi! c est le salut pour Roland! Résigne-toi! obéis c est la toi! Esclarmonde! obéis, c est la loi! C est la loi! le salut pour Roland Et pour toi! obéis! Par toi Roland ne mourra pas! Résigne-toi! c est la loi! ▼ESCLARMONDE▲ (à son père, avec courage) J accomplira le sacrifice! (Phorcas, Énéas et Parséis se retirent. Avec émotion) Il vient! (douloureusement) Ah! quel supplice! (tendrement) Mais… je te sauverai, mon époux adoré! (résolument) Ensuite je mourrai! (Roland paraît; il entre comme un homme égaré, désespéré; regardant autour de lui, il reconnaît Esclarmonde) ▼ROLAND▲ C est elle! ma bien aimée! Ah! rends le bonheur à ton époux Donne-lui le pardon qu il implore à genoux! ▼ESCLARMONDE▲ (aussi calme et retenue que Roland est enfiévré) Mon pardon… je te le donne… Mais il faut que Roland… ▼ROLAND▲ (avec anxiété) Parle… ▼ESCLARMONDE▲ (s éloignant de Roland) M oublie et m abandonne! ▼ROLAND▲ Folie! Tu parles d abandon! tu veux que je t oublie! (avec âme et passion) Quand je t ai retrouvée Il me faudrait partir! Non! non! non! jamais! Je n y puis consentir!… ▼ESCLARMONDE▲ Il le faut! ▼ROLAND▲ …et pourquoi? ▼ESCLARMONDE▲ (triste et agitée) Jadis… j étais digne de toi! Un peuple obéisait à mon loi souveraine… Aux Esprits aux démons je commandais en reine! Hélas! ton imprudence a changé dans l instant En un funeste sort ce destin éclatant! fuis! laisse-moi! ▼ROLAND▲ (avec feu) Te quitter! ▼ESCLARMONDE▲ (doucement et avec des larmes) J ai perdu mon pouvoir! ▼ROLAND▲ Ne plus te voir! quand je t adore Malheureuse bien plus encore! Je te retrouve! Bénissons l heureux jour! Nous nous aimons et rien n est vrai que notre amour! Viens! viens! (palpitant et tendrement passionné; soutenu et bien chanté) Le bonheur que rien n achève Nous l aurons si tu le veux! ▼ESCLARMONDE▲ (passionné) Viens! viens! ▼ROLAND▲ Hâtons-nous! l heure est brève! Nous aimons, partons tous deux! ▼ROLAND, ESCLARMONDE▲ Viens! ▼ROLAND▲ (bien chanté) Ne me parle pas de gloire! Ma gloire c est d être à toi! Te vaincre, c est ma victoire, Ton amour, ma seule loi! Je ne sais plus s il existe… ▼ESCLARMONDE▲ Viens! ▼ROLAND▲ Un chevalier glorieux! ▼ESCLARMONDE▲ Partons! ▼ROLAND▲ Mais je sais que je suis triste Si je vis loin de tes yeux! ▼ESCLARMONDE, ROLAND▲ Viens! Viens! Partons! ▼ESCLARMONDE▲ (avec ivresse) Ah! le beau rêve, si tu veux! Ah! qu importe! l heure est brève! Nous aimons, partons tous deux! Toi, vaillant, moi, frêle et souple… Enlacés languissamment! Nous serons le couple éternel! moi, l amante, et toi, l amant! ▼ROLAND▲ Le bonheur que rien n achève Nous l aurons, si tu le veux! Ah! qu importe! l heure est brève! Nous aimons, partons tous deux! Moi vaillant, toi, frêle et souple… Enlacés languissamment! Nous serons le couple éternel! Toi, l amante, et moi, l amant! (Esclarmonde et Roland vont fuir. La foudre éclate; le tonnerre gronde) ▼LES VOIX SOUTERRAINES▲ Renonce à ton amant, ou pour lui c est la mort! ▼ESCLARMONDE▲ (épouvantée s est détachée de Roland) Ah! Malheureuse! (très déclamé) au trépas… Roland! par moi livré! ▼ROLAND▲ (avec angoisse) Qu as-tu donc? ▼ESCLARMONDE▲ (hors d elle-même) Je dis que je ne puis te suivre… Je dis que je dois te quitter, À jamais vivre loin de toi… ▼ROLAND▲ (éperdu) Dis aussi que tu ne m aimes plus! ▼ESCLARMONDE▲ (désespérée. à part) Ne plus l aimer! quand je l adore… ▼ROLAND▲ Réponds! réponds! ▼ESCLARMONDE▲ Non! non! ▼ROLAND▲ Insensé que je fus de croire à tes serments! (avec désespoir) Réponds! ▼PHORCAS▲ (paraît) Réponds! ▼LES VOIX▲ Réponds! réponds! réponds! ▼ESCLARMONDE▲ (affolée, à Roland) Je ne veux plus t aimer! non! adieu! (Esclarmonde et Phorcas disparaissent dans la nuée qui les enveloppe) ▼LES VOIX▲ Le crime est expié! ▼ROLAND▲ (seul, comme sortant d un rêve) Disparue! (avec un sanglot) Maudite? (Il tombe anéanti, défaillant sur un rocher) Ah! mourir! (Le ciel s éclaircit à nouveau. Roland revenant à lui etreconnaissant les appels du Héraut; d abord, vaguement) Le tournoi! (plus accentué) Oui, j ai bien entendu… La mort… la mort digne de moi! O mort, je t appelais et tu m as répondu! (Il court au devant des chevaliers qui paraissent) ÉPILOGUE Huitième Tableau (À Byzance; Dans la basilique. Devant les portes du Saint Iconostase. L Empereur Phorcas, sur son trône, entouré des dignitaires, des guerriers et du peuple) ▼L EMPEREUR PHORCAS▲ (sur son trône) Dignitaires! Guerriers! Sous ces augustes voûtes Devant moi vous voici rassemblés! O peuple, qui m écoutes, Les temps sont accomplis ainsi que les Destins que je t ai révélés! (Phorcas descend de son trône se tournant vers l Iconostase) De l autel vénéré que la lumière inonde Ouvrez les portes d or! (Les portes du Saint Iconostase se sont ouvertes. Dans unnuage d encens Esclarmonde voilée paraît, tiare en tête,constellée de pierreries, ou dirait une idole Byzantine.Ses femmes l entourent, sa soeur Parseïs est à ses côtés. Gardes richement vêtus. Thuriféraires) ▼LA FOULE▲ O divine Esclarmonde! Ton trône resplendit plus brillant que le jour! Le destin à tes pieds met Byzance et le monde, Tout l univers t acclame en frémissant d amour! ▼PHORCAS▲ Auprès d elle amenez le vainqueur du tournoi! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS, LA FOULE▲ Devant elle amenez le vainqueur du tournoi! (On introduit le chevalier Roland, casque en tête, la visière baissée) ▼ESCLARMONDE▲ (inquiète, à elle-même) Quel est ce vainqueur? malgré moi… je tremble! quel est-il? ▼PHORCAS▲ (à Roland) Fier chevalier, approche, et de tant de vaillance Viens recevoir le prix! Mais d abord, dis ton nom, Héros, qui d Esclarmonde as conquis la puissance La trône et la beauté! Tu ne réponds pas? (Roland relève la visière de son casque) ▼ROLAND▲ (avec fermeté) Non! ▼ESCLARMONDE▲ (avec émotion) Sa voix! c est lui! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE▲ Que dit il? quel est-il? ▼ROLAND▲ (avec tristesse et détachement) Qu importe que je me nomme! Mon nom est Désespoir! Je m appelle Douleur! (très expressif et accentué) Et je ne suis qu un homme Qui garde au fond du coeur Un remords éternel une affreuse souffrance! J étais venu chercher un glorieux trépas La mort trompe aujourd hui mon espérance! Trône! puissance! et céleste beauté! Ne charment pas mon coeur désenchanté; Tous ces biens… malgré moi conquis… Je les refuse! ▼ESCLARMONDE▲ (à part, avec ivresse) O joie! il refuse! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE▲ O folie! il refuse! quel délire! quelle démence! ▼PHORCAS▲ (à Roland) L objet de ton refus, insensé ne veux-tu pas au moins le connaître? ▼ROLAND▲ (se détournant) Non! un seul être Me possède et le reste n est rien! rien! ▼ESCLARMONDE▲ (à part, enivrée) C est lui! Roland! Roland! ▼PHORCAS▲ (avec solennité) Voiles, tombez! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE▲ O vainqueur! Vois les traits de l Impératrice Esclarmonde! (Toute la foule s incline) C est Esclarmonde! ▼ROLAND▲ (indifférent) Esclarmonde? (se retournant et la reconnaissant) O ciel! toi! c est toi que j adorais! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE▲ C est Esclarmonde! ▼ROLAND▲ (tendrement) Mon seul amour au monde! ▼ESCLARMONDE▲ (de même) Oui, mon amant, c est moi! Veux-tu toujours mourir? ▼ROLAND▲ (avec transport) Vivre! vivre avec toi! (avec âme) Chère épouse, ô chère maîtresse! O toi que tendrement sur mon coeur je tenais! Tu n as point révélé ton nom a ma tendresse… ▼ESCLARMONDE▲ Et maintenant ce nom tu le connais… (avec élan) Je m appelle l Adorée! (simplement et tendrement ému) Je m appelle le Bonheur! le Bonheur! ▼ROLAND▲ Tu t appelles l Adorée! Tu t appelles le Bonheur! le Bonheur! ▼PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE▲ O divine Esclarmonde! O valeureux Héros! L univers vous acclame en frémissant d amour! ACTE IV Septième Tableau (Dans la forêt des Ardennes; une clairière; grands arbres. A gauche, des rochers surmontés de plantations etdissimulant l entrée d une sombre caverne. Au fond,paysage ensoleillé. Des Sylvains et des Nymphes sontgroupés et étendus, au fond, sous les arbres; d autresdansent à l ombre de ces arbres. Appels de Trompettesau lointain et se rapprochant rapidement. Les Sylvainsétonnés arrêtent leurs danses et écoutent; bientôt paraissent à cheval quatre Hérauts sonnant de la trompette, un Porte-Étendard et un Héraut proclamantle tournoi) LE HÉRAUT BYZANTIN (à haute voix) Entendez tous ce que ma voix proclame, Vous tous que la gloire enflamme Au jour prescrit le tournoi dans Byzance Va rassembler les chefs, les preux au coeur vaillant! Et la main d Esclarmonde et la toute-puissance Appartiendront enfin au vainqueur triomphant! (Tous s éloignent; Les Sylvains et les Nymphes s avancent peu à peu,rassurés, ils reprennent leurs danses après les derniers appels detrompette se perdant dans les profondeurs de la forêt. Parseïs et leChevalier Énéas son entrés.Ils jettent autourd eux des regardsinquiets et semblent s être égarésdans la forêt; trompettes au loin) LE CHEVALIER ÉNÉAS (écoutant les appels de trompette qui résonnent au loin) Oui, le délai marqué s avance Et le tournoi prescrit se prépare à Byzance! PARSÉIS Mais celle qui doit en être le prix, Esclarmonde, ma soeur, qu est-elle devenue? Dans quelle contrée inconnue Est-elle au pouvoir des mauvais esprits? ÉNÉAS C est ici, Parséis, qu habite votre père, C est dans cette forêt qu il vint finir ses jours. Phorcas saura pénétrer ce mystère… PARSÉIS Ah! Je tremble en venant implorer sont secours! (à Énéas, tendrement) C est en vous que j espère, Vous seul avez suivi mes pas, Merci, cher, Énéas, Vous seul avez suivi mes pas, Je ne l oublierai pas! ÉNÉAS Ne dites pas merci, ô douce Parséis! En vous suivant j ai suivi mon espoir Et mon bonheur! J ai suivi mon bonheur mon espoir! PARSÉIS Merci, cher Énéas! Vous seul avez suivi mes pas, Je ne l oublierai pas! Merci, cher Énéas! je me l oublierai pas! (allant à la rencontre des Sylvains) Répondez, habitants de ce bois séculaire, No connaissez-vous pas, retiré dans ce lieu, Un vieillard vénérable étrange et solitaire… Un mortel il est vrai… mais presqu un Dieu! (Les Sylvains désignent la caverne et s enfuient effrayés) ÉNÉAS (désignant la caverne, avec effroi) Le voici! c est lui! PARSÉIS (émue) Je frémis! grand Dieu! (Énéas et Parséis restent un peu à l écart. Phorcas paraît, méditatif et sombre, sur le seuil de la caverne) PHORCAS (il semble rêver en marchant lentement) Les Temps vont s accomplir… Et bientôt le destin va donner un époux à ma fille Esclarmonde, Un maître au peuple byzantin… D où me vient malgré moi cette angoisse profonde? Sort mystérieux auquel j obéis, Voudrais-tu m infliger, m infliger une épreuve dernière? Épargne, hélas! épargne le coeur d un père! le coeur d un père! Mais qu ai-je à redouter? Que vois-je? Énéas! Parséis! Que m annonce ici votre présence? Mais parlez! Vous gardez le silence (avec inquiétude) Esclarmonde? PARSÉIS (confuse) Elle a quitté Byzance! PHORCAS (avec éclat et avec douleur) Ah! Mon coeur pressentait… malheur! malheur! sur nous! malheur sur nous! ÉNÉAS, PARSÉIS Grâce! pitié pour elle! pitié! (Tonnerre lointain) PARSÉIS Elle a voulu choisir elle-même un époux! Lorsque l ombre envahit la voûte constellée… Des Esprits que jamais je n ai vus qu en tremblant, Emportaient Esclarmonde inconnue et voilée… Auprès du chevalier Roland! PHORCAS (répétant) Le chevalier Roland? PARSÉIS (continuant sou récit) Chaque nuit l éloignait de moi… PHORCAS (interrogeant anxieusement) Chaque nuit? PARSÉIS Mais chaque aurore A mes soins empressés venait la rendre encore! PHORCAS (palpitant) Chaque aurore? PARSÉIS (avec des larmes) Hélas! de l imprudente, un jour, J ai vainement attendu le retour! Quel malheur l a frappée? Hélas! hélas! mon coeur désespère! mon coeur désespère! Voilà pourquoi je suis venue à vous, mon père! (suppliante) La triste Parséis se jette à vos genoux! Ayez pitié! ayez pitié d Esclarmonde et de nous! La triste Parséis se jette à vox genoux! Ayez pitié! ayez pitié d Esclarmonde et de nous. ÉNÉAS (suppliant) Phorcas, ayez pitié! Phorcas! pitié! ayez pitié! ayez pitié d Esclarmonde et de nous! PHORCAS (sévèrement) Non! non! pas de grâce! pas de pitié! Je devrais te punir, ô gardienne infidèle Qui n as pas su combattre un tel égarement… Mais plus que toi, ta soeur se montra criminelle… C est sur elle que va tomber le châtiment! PARSÉIS, ÉNÉAS Grâce pour elle! grâce pour elle! pitié! pitié! PHORCAS Non! non! non! (Violents coups de tonnerre; éclairs; obscurité; Énéas et Parseïs épouvantés se retirent et se retirent à l entrée de la caverne) PHORCAS (avec autorité) Esprits de l air! Esprits de l onde! Esprits du feu! Hâtez-vous d accomplir mon voeu! En ma présence amenez Esclarmonde! (Tonnerre et éclairs; la terre s entrouvre; une fumée épaisse et des flammes s en échappent. Le nuage se dissipe. Le jour revient; Esclarmonde a paru) ESCLARMONDE (sans voir Phorcas; avec la lenteur et l étonnement d unepersonne qui s éveille) D une longue torpeur je sens que je m éveille… (s éveillant peu à peu davantage et avec un semblant d effroi d abord vaguement exprimé) Ah! je me souviens! Honte sans pareille! le Prêtre! les bourreaux! Roland perdu pour moi… Les Esprits à leurs mains cruelles m ont ravie… Me ramenant vers l île où je reçus sa foi! Puis d un profond sommeil je me suis endormie… Hélas! En retrouvant la vie et la pensée, Je te retrouve, ô souvenir D une félicité passée (très expressif) Qui ne doit plus jamais… revenir! (très déchirant) Ah! Plus notre hymen avait de charmes Plus je dois répandre de larmes Sur le bonheur que j ai perdu. Hélas! Hélas! En retrouvant la vie et la pensée, Je te retrouve, ô souvenir De la félicité passée… O souvenir! (vaguement et tristement) Où suis-je maintenant? Une forêt? (Apercevant Phorcas et reculant) Mon père! (tremblante) pardon! pardon! PHORCAS (d une voix contenue et sombre) Te pardonner? (à volonté et très déclamé) et comment le pourrais-je? ô fille sacrilège! (sévèrement) Toi qui, bravant le céleste courroux Et l arrêt du destin, Osas prendre un époux et te montrer à lui! ESCLARMONDE Grâce, mon père! grâce! VOIX DES ESPRITS (Choeur invisible) Non! PHORCAS (répétant) Non! Le Ciel a parlé! non! Le destin sévère Réclame un châtiment Pour la fille indocile et son coupable amant! LES VOIX Esclarmonde! PHORCAS (répétant) Esclarmonde! PARSÉIS, ÉNÉAS (répétant) Esclarmonde! LES VOIX Ta désobéissance PHORCAS (de même) Ta désobéissance… PARSÉIS, ÉNÉAS (de même) Ta désobéissance… LES VOIX, PHORCAS Te fait perdre à jamais le trône et la puissance! PARSÉIS, ÉNÉAS Tout est perdu pour toi! ESCLARMONDE (avec transport) Qu importe! nous aimons! LES VOIX Pour ton amant parjure… pour lui, la mort! PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS …pour lui, la mort! ESCLARMONDE (avec un cri de douleur) Ah! pour lui… la mort! LES VOIX Phorcas! VOIX, PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS Qu il meure de ta/sa/ma main… LES VOIX Si ta fille ne jure quelle renonce à lui! LES VOIX, PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS Qu il meure de ta/sa/ma main ESCLARMONDE Grâce! LES VOIX Non! PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS Obéis! Esclarmonde! à l inflexible loi! C est le salut pour Roland et pour toi! Obéis! Renonce à ton amant, tel est l arrêt du sort! Obéis, ou pour lui, c est la mort! la mort! c est la mort! ESCLARMONDE (avec la plus grand émotion; parlé, presque sans voix) Donc pour sauver la vie… à celui… qui j adore… Je dois… en ce funeste jour… cachant le feu qui me dévore… (très expressif et tendre) Lui jurer que mon coeur pour lui… n a plus d amour! ÉNÉAS (palpitant) Obéis! obéis! PARSÉIS (palpitant) Esclarmonde! obéis! PHORCAS …obéis! ESCLARMONDE Grands Dieux! si ma bouche fidèle à mentir se refuse… C est fait de lui! c est fait de lui! PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS C est l inflexible loi! ESCLARMONDE Mais si je me résigne au mensonge qui me dit, cher amant, que tu ne mourras pas de penser que tu n es plus aimé! Ah! qui me dit, cher amant, Cher amant que tu ne mourras pas de ma trahison feinte? (palpitant) Grands dieux! c est fait de lui! hélas! c est fait… de lui! Roland! pour toi la mort! C est fait de lui! ô mon Roland! ô mon Roland! non, tu ne mourras pas! Non! tu ne mourras pas! ÉNÉAS Résigne-toi! obéis! c est la loi! C est le salut pour Roland! Résigne-toi, Esclarmonde, c est la loi! Obéis! C est la toi! le salut… pour Roland! pour Roland et pour toi! obéis! par toi Roland ne mourra pas! Résigne-toi! c est la loi! PARSÉIS Résigne-toi! c est le salut pour Roland! O ma soeur, résigne-toi! Par toi ne mourra pas! (suppliant) Obéis! Résigne-toi! ô ma soeur! Résigne-toi! c est le salut! Résigne-toi! obéis! Par toi Roland ne mourra pas! Résigne-toi! c est la loi! PHORCAS Résigne-toi! c est le salut pour Roland! Résigne-toi! obéis c est la toi! Esclarmonde! obéis, c est la loi! C est la loi! le salut pour Roland Et pour toi! obéis! Par toi Roland ne mourra pas! Résigne-toi! c est la loi! ESCLARMONDE (à son père, avec courage) J accomplira le sacrifice! (Phorcas, Énéas et Parséis se retirent. Avec émotion) Il vient! (douloureusement) Ah! quel supplice! (tendrement) Mais… je te sauverai, mon époux adoré! (résolument) Ensuite je mourrai! (Roland paraît; il entre comme un homme égaré, désespéré; regardant autour de lui, il reconnaît Esclarmonde) ROLAND C est elle! ma bien aimée! Ah! rends le bonheur à ton époux Donne-lui le pardon qu il implore à genoux! ESCLARMONDE (aussi calme et retenue que Roland est enfiévré) Mon pardon… je te le donne… Mais il faut que Roland… ROLAND (avec anxiété) Parle… ESCLARMONDE (s éloignant de Roland) M oublie et m abandonne! ROLAND Folie! Tu parles d abandon! tu veux que je t oublie! (avec âme et passion) Quand je t ai retrouvée Il me faudrait partir! Non! non! non! jamais! Je n y puis consentir!… ESCLARMONDE Il le faut! ROLAND …et pourquoi? ESCLARMONDE (triste et agitée) Jadis… j étais digne de toi! Un peuple obéisait à mon loi souveraine… Aux Esprits aux démons je commandais en reine! Hélas! ton imprudence a changé dans l instant En un funeste sort ce destin éclatant! fuis! laisse-moi! ROLAND (avec feu) Te quitter! ESCLARMONDE (doucement et avec des larmes) J ai perdu mon pouvoir! ROLAND Ne plus te voir! quand je t adore Malheureuse bien plus encore! Je te retrouve! Bénissons l heureux jour! Nous nous aimons et rien n est vrai que notre amour! Viens! viens! (palpitant et tendrement passionné; soutenu et bien chanté) Le bonheur que rien n achève Nous l aurons si tu le veux! ESCLARMONDE (passionné) Viens! viens! ROLAND Hâtons-nous! l heure est brève! Nous aimons, partons tous deux! ROLAND, ESCLARMONDE Viens! ROLAND (bien chanté) Ne me parle pas de gloire! Ma gloire c est d être à toi! Te vaincre, c est ma victoire, Ton amour, ma seule loi! Je ne sais plus s il existe… ESCLARMONDE Viens! ROLAND Un chevalier glorieux! ESCLARMONDE Partons! ROLAND Mais je sais que je suis triste Si je vis loin de tes yeux! ESCLARMONDE, ROLAND Viens! Viens! Partons! ESCLARMONDE (avec ivresse) Ah! le beau rêve, si tu veux! Ah! qu importe! l heure est brève! Nous aimons, partons tous deux! Toi, vaillant, moi, frêle et souple… Enlacés languissamment! Nous serons le couple éternel! moi, l amante, et toi, l amant! ROLAND Le bonheur que rien n achève Nous l aurons, si tu le veux! Ah! qu importe! l heure est brève! Nous aimons, partons tous deux! Moi vaillant, toi, frêle et souple… Enlacés languissamment! Nous serons le couple éternel! Toi, l amante, et moi, l amant! (Esclarmonde et Roland vont fuir. La foudre éclate; le tonnerre gronde) LES VOIX SOUTERRAINES Renonce à ton amant, ou pour lui c est la mort! ESCLARMONDE (épouvantée s est détachée de Roland) Ah! Malheureuse! (très déclamé) au trépas… Roland! par moi livré! ROLAND (avec angoisse) Qu as-tu donc? ESCLARMONDE (hors d elle-même) Je dis que je ne puis te suivre… Je dis que je dois te quitter, À jamais vivre loin de toi… ROLAND (éperdu) Dis aussi que tu ne m aimes plus! ESCLARMONDE (désespérée. à part) Ne plus l aimer! quand je l adore… ROLAND Réponds! réponds! ESCLARMONDE Non! non! ROLAND Insensé que je fus de croire à tes serments! (avec désespoir) Réponds! PHORCAS (paraît) Réponds! LES VOIX Réponds! réponds! réponds! ESCLARMONDE (affolée, à Roland) Je ne veux plus t aimer! non! adieu! (Esclarmonde et Phorcas disparaissent dans la nuée qui les enveloppe) LES VOIX Le crime est expié! ROLAND (seul, comme sortant d un rêve) Disparue! (avec un sanglot) Maudite? (Il tombe anéanti, défaillant sur un rocher) Ah! mourir! (Le ciel s éclaircit à nouveau. Roland revenant à lui etreconnaissant les appels du Héraut; d abord, vaguement) Le tournoi! (plus accentué) Oui, j ai bien entendu… La mort… la mort digne de moi! O mort, je t appelais et tu m as répondu! (Il court au devant des chevaliers qui paraissent) ÉPILOGUE Huitième Tableau (À Byzance; Dans la basilique. Devant les portes du Saint Iconostase. L Empereur Phorcas, sur son trône, entouré des dignitaires, des guerriers et du peuple) L EMPEREUR PHORCAS (sur son trône) Dignitaires! Guerriers! Sous ces augustes voûtes Devant moi vous voici rassemblés! O peuple, qui m écoutes, Les temps sont accomplis ainsi que les Destins que je t ai révélés! (Phorcas descend de son trône se tournant vers l Iconostase) De l autel vénéré que la lumière inonde Ouvrez les portes d or! (Les portes du Saint Iconostase se sont ouvertes. Dans unnuage d encens Esclarmonde voilée paraît, tiare en tête,constellée de pierreries, ou dirait une idole Byzantine.Ses femmes l entourent, sa soeur Parseïs est à ses côtés. Gardes richement vêtus. Thuriféraires) LA FOULE O divine Esclarmonde! Ton trône resplendit plus brillant que le jour! Le destin à tes pieds met Byzance et le monde, Tout l univers t acclame en frémissant d amour! PHORCAS Auprès d elle amenez le vainqueur du tournoi! PARSÉIS, ÉNÉAS, LA FOULE Devant elle amenez le vainqueur du tournoi! (On introduit le chevalier Roland, casque en tête, la visière baissée) ESCLARMONDE (inquiète, à elle-même) Quel est ce vainqueur? malgré moi… je tremble! quel est-il? PHORCAS (à Roland) Fier chevalier, approche, et de tant de vaillance Viens recevoir le prix! Mais d abord, dis ton nom, Héros, qui d Esclarmonde as conquis la puissance La trône et la beauté! Tu ne réponds pas? (Roland relève la visière de son casque) ROLAND (avec fermeté) Non! ESCLARMONDE (avec émotion) Sa voix! c est lui! PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE Que dit il? quel est-il? ROLAND (avec tristesse et détachement) Qu importe que je me nomme! Mon nom est Désespoir! Je m appelle Douleur! (très expressif et accentué) Et je ne suis qu un homme Qui garde au fond du coeur Un remords éternel une affreuse souffrance! J étais venu chercher un glorieux trépas La mort trompe aujourd hui mon espérance! Trône! puissance! et céleste beauté! Ne charment pas mon coeur désenchanté; Tous ces biens… malgré moi conquis… Je les refuse! ESCLARMONDE (à part, avec ivresse) O joie! il refuse! PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE O folie! il refuse! quel délire! quelle démence! PHORCAS (à Roland) L objet de ton refus, insensé ne veux-tu pas au moins le connaître? ROLAND (se détournant) Non! un seul être Me possède et le reste n est rien! rien! ESCLARMONDE (à part, enivrée) C est lui! Roland! Roland! PHORCAS (avec solennité) Voiles, tombez! PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE O vainqueur! Vois les traits de l Impératrice Esclarmonde! (Toute la foule s incline) C est Esclarmonde! ROLAND (indifférent) Esclarmonde? (se retournant et la reconnaissant) O ciel! toi! c est toi que j adorais! PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE C est Esclarmonde! ROLAND (tendrement) Mon seul amour au monde! ESCLARMONDE (de même) Oui, mon amant, c est moi! Veux-tu toujours mourir? ROLAND (avec transport) Vivre! vivre avec toi! (avec âme) Chère épouse, ô chère maîtresse! O toi que tendrement sur mon coeur je tenais! Tu n as point révélé ton nom a ma tendresse… ESCLARMONDE Et maintenant ce nom tu le connais… (avec élan) Je m appelle l Adorée! (simplement et tendrement ému) Je m appelle le Bonheur! le Bonheur! ROLAND Tu t appelles l Adorée! Tu t appelles le Bonheur! le Bonheur! PARSÉIS, ÉNÉAS, PHORCAS, LA FOULE O divine Esclarmonde! O valeureux Héros! L univers vous acclame en frémissant d amour! Massenet,Jules/Esclarmonde
https://w.atwiki.jp/fukubukuro/pages/453.html
★★★ 無断転載禁止★★★ 【評価】普通 【ブランド】ブロンドール 【金額】3k 【購入場所】ヴィーナスフォート 【中身】◎オフホワイト網ガーターストッキング かわいい ◎花柄ベージュストッキング ラメ入りでかわいい ○黒レギンス 寒いから欲しかった。ウールとアンゴラ入りで温かそう ○黒フットカバー? パンプス用の靴下。欲しかった。踵のリボンがかわいい ○白フットカバー? フットカバーっていう名前でいいんだよね?黒ドットリボンがかわいい △緑のムラ染めっぽいタイツ ジュラシックパークとかタートルズとかそんな緑。履きこなせばおしゃれ △蛇柄ハイソックス 蛇の上にラメだぜ。履きこなせばおしゃれ。私には無理 ×踵とつま先がない白ベージュ靴下 意味が分からない 【まとめサイトへの転載】↑ここまで可 【評価】鬱 【ブランド】17℃(ブロンドール株式会社) 【金額】1k 【購入場所】大阪の阪神百貨店で、靴下福袋です 【中身】 つま先が開いた物2点(左奥の黒と銀)× ボーダーのニーハイソックス× グリーン系のチェックの7分丈レギンス× 謎のフットカバー(右手前の白)? 【まとめサイト】掲載してくださるならぜひどうぞ つま先開き&チェックレギンスが出てきた時に、「もしかして、靴下福袋ではなくレギンス福袋を買ったのか」 と思ったけど、ニーハイがある時点でその可能性は無い。 使えるものが一つも無い福袋を買ったのは初めてだ。 阪神と大丸、どっちの靴下福袋買うか迷ったけど、大丸に行けばよかった。 少なくとも、これよりはまし……だったような予感がする。 私が欲しかったのは、普通のソックスであり、謎のフットカバーやすね当てのようなつま先開き2点じゃないorz レギンスは防寒用にするとして、他の物はナイロンやポリなので掃除にでも使います。 フットカバーは羊毛とアンゴラ混だった。でも履く機会がないと思う。 【評価】福 【ブランド】 17℃ 【金額】2.5k+送料0.5k 【購入場所】VIVI 【中身】 ○黒灰金のボーダーオーバーニー靴下 使いやすそう ◎オフホワイトのレース柄ストッキング かわいい △深緑ハイソックス 渋いけど履く ○グレイのムラ染めっぽいタイツ 使いやすそう △紫と緑のレギンス 母行き △紫の花のコサージュ どうするんだコレ足首につけるの? ×金ラメのババ臭い靴下 母行き ×ラメ入り紫のレッグウォーマー スケスケ ◎ベージュのバックライン+リボンのストッキング かわいい 【まとめサイトへの転載】可 VFで買ったブロンドールと一つもかぶらなくてラッキー 中身選べたあっちより福だと思う 【評価】福 【ブランド】 moisok(靴下屋さん) 【金額】 1K 【購入場所】 地元のデパート 【中身】 ◎レッグウォーマー アンゴラ混で肌触り良い ◎柄タイツ 日本製で履き心地良い ◎5本指ソックス 普通に履く ◎ボーダーソックス 普通に履く ○もこもこレッグウォーマー やわらかい♪ 透明な袋に入ってたので、中身を見て好きなものが選べました レッグウォーマーとタイツはまだ店頭で\1000以上で売られてた 【まとめサイトへの転載】可 【評価】福 【ブランド】 ピンキーベル(靴下屋さん) 【金額】 1K 【購入場所】 イオン系モール 【中身】 ガーターリング×2 フットカバー×2 アームカバー×2 レギンス×2 ニット帽×1 タイツ×4 靴下×12 計25点! 無理!っていうのもあるけど、\1000でこれだけ入ってれば文句無い 【まとめサイトへの転載】可 【評価】普通 【ブランド】靴下屋 【金額】1k 【購入場所】駅ビル 【中身】8足入りでした ◎紫のアーガイル透かしの入ったニーソ ◎赤い水玉のハイソックス ○アーガイルの森ガールっぽい色のハイソより短いやつ △ボソボソした感じの水玉ソックス △原色緑のレースフットカバー △灰色のハイソより短いふわふわの靴下 △黒の↑と同じ丈の靴下 ×メンズのスニーカーソックス 【まとめサイトへの転載】ここまで可 カウンター: -
https://w.atwiki.jp/oper/pages/2918.html
ACTE 3 (Le théâtre change, et represente un port de mer.) ACTE 3 SCENE 1 MÉDOR, THÉMIRE MÉDOR Non, je n entends vos conseils qu avec peine, Pour nuire à mon amour, vous avez tout tenté. THÉMIRE Vos jours sont en péril, ils sont chers à ma Reine; Ne doutez point de ma fidélité. Roland est dans ces lieux, c est un rival terrible; Et votre perte est infaillible, Si vous vous exposez à son fatal courroux. MÉDOR Un malheureux doit voir le trépas sans allarmes. THÉMIRE Votre bonheur fera mille jaloux Une fière beauté vous a rendu les armes; Vos deux cœurs sont unis par les nœuds le plus doux. Ah ! si la vie est sans appas pour vous, Pour qui peut-elle avoir des charmes ? Regardez le glorieux sort Que la Reine avec vous partage. Ses plus zélés sujets l attendaient dans ce port ; Avant que d en partir, son ordre les engage A vous rendre un pompeux hommage Comme leur souverain, ils vont vous recevoir... MÉDOR La Reine m’a quitté; Roland est avec elle. THÉMIRE Il la verra fière, et cruelle. MÉDOR N importe, c est toujours la voir; Mon inquiétude est mortelle Eh ! Ne craint-elle point Roland au désespoir ? THÉMIRE Elle le craint pour vous, c est son unique envie de mettre, en l éloignant, vos jours en sûreté. MÉDOR S il faut que ma félicité Par mon rival me soit ravie, C est une cruauté D avoir soin de ma vie. THÉMIRE De ces sombres chagrins, il faut vous délivrer. MÉDOR Je n ôsais pas espérer Le bien que l Amour me donne ; Un si grand bonheur m étonne, Et j ai peine à m assûrer Qu il puisse longtemps durer. THÉMIRE Retirons-nous, Roland s avance. S il a de votre amour la moindre connaissance, Rien ne vous pourra secourir. MÉDOR Je le veux observer, en dussé-je périr. (Médor se tient à l écart, et écoute Roland et Angélique.) ACTE 3 SCENE 2 ROLAND, ANGÉLIQUE ROLAND Faut-il encor que je vous aime ? Je dois rougir de ma faiblesse extrême ; Ingrate, vous en abusez Plus je vous sers, plus vous me méprisez. Quelle honte à mon cœur d être encor si fidelle ! Pourquoi vous trouvai-je si belle ? Non, avec tant d attraits si charmants et si doux, Vous ne méritez pas, cruelle! L amour que j ai pour vous. ANGÉLIQUE Je n ai point perdu la mémoire De ce que je vous dois. Vous seriez délivré du trouble où je vous vois, Si vous aviez voulu me croire. Vous le savez, c est malgré moi Qu un si grand cœur s obstine à languir sous ma loi; J ai fait ce que j ai pu pour le rendre à la gloire. ROLAND Ah ! je ne sais que trop avec quelle rigueur Vous punissez mon lâche cœur Votre mépris éclate, il n est plus temps de feindre; Tous les déguisements sont vains. Je pardonne au mépris du reste des humains; Je l ai bien mérité, j aurais tort de m en plaindre. J abandonne ma gloire, et la laisse ternir; Je chéris le trait qui me blesse; De mon égarement je ne puis revenir Mais vous causez ma faiblesse, Est-ce à vous de m en punir ? ANGÉLIQUE Helas ! ROLAND Dans ce soupir quelle part puis-je prendre ? Peut-être un soupir si tendre S adresse à quelqu autre amant Me le faites-vous entendre Pour redoubler mon tourment ? Inhumaine ! ah s il est possible Qu au mépris d un amour qui n eut jamais d égal, Pour un autre que moi vous deveniez sensible, Tremblez pour mon heureux rival. Dans vos yeux inquiets je lis mon infortune; Ma présence vous importune Vous ne songez qu à me quitter. ANGÉLIQUE Si je voulais vous fuir, qui pourrait m arrêter ? Je vous ai déja fait connaître Qu il m est aisé de disparaître Aux regards importuns que je veux éviter. ROLAND Ah ! du moins, laissez-moi le seul bien qui me reste; Laissez-moi la douceur funeste De voir de si charmants appas. C est sans espoir que je suivrai vos pas Vous ne serez jamais à mes vœux favorable; Je vous verrai toujours impitoyable; Mais le plus grand des maux est de ne vous voir pas. ANGÉLIQUE Que ne puis-je vous fuir encore ! ROLAND Pourquoi craindre qui vous adore ? ANGÉLIQUE Helas ! pourquoi m aimez-vous tant ? Un Héros indomptable N est que trop redoutable Avec un amour si constant. ROLAND Ciel ! ô ciel ! C est pour moi qu Angélique soupire ! ANGÉLIQUE Vous me contraignez d en trop dire. ROLAND Vous m aimez ! ANGÉLIQUE Je ne puis l avouer qu à regret. Votre constance est triomphante; N en faites point un éclat indiscret Épargnez ma fierté mourante; Contentez-vous d un triomphe secret. ROLAND En des lieux écartés, dans une paix profonde, Allons jouir du sort qui va combler nos vœux. Que deux cœurs unis sont heureux D oublier le reste du monde! ANGÉLIQUE Laissez-moi r envoyer des peuples empressés Ddont nous serions embarassés Attendez-moi plus loin, j irai par tout vous suivre; C est pour vous seul que je veux vivre. ACTE 3 SCENE 3 ANGÉLIQUE, MÉDOR, THÉMIRE MÉDOR Ah ! je souffre un tourment plus cruel que la mort ! THÉMIRE Où voulez-vous aller ? que pouvez vous prétendre ? ANGÉLIQUE Laisse-moi calmer son transport Vois, si Roland ne peut point nous entendre. (Thémire va du côté où Roland est passé.) ACTE 3 SCENE 4 ANGÉLIQUE, MÉDOR MÉDOR Se peut-il qu à ses vœux vous aiez répondu ? ANGÉLIQUE Voulez-vous m offencer quand vous devez me plaindre ? Pour éblouir Roland je suis réduite à feindre; Il le faut éloigner, ou vous êtes perdu. MÉDOR Vous le suivrez ? non, non, que plutôt je périsse. ANGÉLIQUE Helas ! Tout le pouvoir humain Contre lui s armerait en vain Ne nous armons que d artifice. Médor, je tremble pour vos jours; Ils sont dans un péril extrême. A quoi n a-t-on pas recours Pour sauver ce que l on aime ? MÉDOR Roland va m ôter L objet que j adore Qu ai-je à redouter Que de vivre encore ? ANGÉLIQUE C’est à vous que mon cœur pour jamais s est donné ; Je ne rendrai Roland que trop infortuné L’Amour lui vendra cher une vaine espérance. Je puis par cet anneau disparaître à ses yeux ; Bientôt, vous me verrez ; bientôt, loin de ces lieux Nos fidelles amours seront en assurance Je veux mettre en vos mains ma suprême puissance. MÉDOR et ANGÉLIQUE Je ne veux que votre cœur; C est l unique empire Pour qui je soupire. Je ne veux que votre cœur; C est assez pour mon bonheur. MÉDOR Vous me quittez, et je demeure Troublé du chagrin le plus noir ; Ma vie est attachée au plaisir de vous voir Ne vaut-il pas mieux que je meure Par la main de Roland que par mon désespoir? ANGÉLIQUE Vivez pour moi, qu il vous souvienne Que votre destinée est unie à la mienne Ma mort suivrait votre trépas. Evitons un destin tragique ; Médor ne veut-il pas Vivre pour Angélique ? MÉDOR Si je ne vivais pas pour vous, Je ne pourrais souffrir la vie. ANGÉLIQUE Vivons, l Amour nous y convie; Réservons-nous Pour nous aimer malgré l envie ; Réservons-nous Pour vivre heureux loin des jaloux. Je ne pourrais souffrir la vie, Si je ne vivais pas pour vous. MÉDOR Vivons, l Amour nous y convie; Réservons-nous Pour un amour si doux. (Angélique et Médor répètent ensemble ces trois derniers vers.) ACTE 3 SCENE 5 ANGÉLIQUE, MÉDOR, troupe de peuples de Catay, sujets d Angélique. ANGÉLIQUE parlant à ses sujets. Vous qui voulez faire paraître Le zèle ardent que vous avez pour moi, Reconnaissez Médor pour votre maître; Rendez hommage à votre roi. (Angélique va retrouver Roland pour l éloigner du port ou elle veut venir s embarquer avec Médor.) ACTE 3 SCENE 6 (Les peuples de Catay, sujets d Angélique, rendent hommage à Médor ; ils l élèvent sur un trône, et témoignent par leurs chants et par leurs danses la joie qu ils ont de le reconnaître pour leur souverain.) Le Chœur. C est Médor qu une Reine si belle A choisi pour régner avec elle Plus heureux que lui ? Un des Sujets d Angélique. Malgré l orgueil du grand nom de Reine, Elle se rend, et l Amour l enchaîne ; De mille et mille amants son cœur s était sauvé, Pour l aimable Médor il était réservé. Une des Suivantes d Angélique. Trop heureux un amant qui s exempte Des chagrins d une ennuyeuse attente ! Que l Amour pour Médor a fait d aimables nœuds ! A peine est-il amant qu il est amant heureux. Le Chœur Ses rivaux n ont plus rien à prétendre Que de plaintes se vont faire entendre ! Au premier bruit d un choix si doux, Que de rois seront jaloux ! Nous venons tous Vous présenter notre hommage ; Régner sur nous Est votre moindre avantage. L Amour donne un bonheur qui vaut mieux mille fois Que la pompe qui suit les plus superbes rois. Un des Sujets d Angélique. Angélique n est plus insensible; Sa fierté se croyait invincible Elle fuyait l Amour, et le fuirait encor, Sans le charme puissant des regards de Médor. Le Chœur Heureux Médor ! quelle gloire D avoir remporté Une entière victoire Sur tant de fierté ! Quel bonheur est plus rare ! Que vos feux sont beaux ! Que l Amour vous prépare De plaisirs nouveaux ! C est pour vous que sont faits Les plus doux de ses traits. Une des Suivantes d Angélique. Un cœur si fier est à son tour Sensible et tendre Médor l obtient, quand son amour N osait l attendre; Mais un bonheur qu on n attend pas N en a que plus d appas. Le Chœur Vous portez une riche couronne; Un objet plein d attraits vous la donne. Un des Sujets d Angélique. Qu il est doux d accorder l amour et la grandeur ! Quand on peut les unir c est un parfait bonheur. Une des Suivantes d Angélique. Tendres cœurs, puissiez-vous aimer tranquillement ! Il n est point de sort plus charmant. Le Chœur Que l Amour en tous lieux vous enchante; Qu à jamais votre ardeur soit constante Oubliez vos grandeurs plutôt que vos amours; Votre bonheur dépend de vous aimer toujours. Aimez, régnez, en dépit de l envie; Goûtez les biens les plus doux de la vie. La Fortune et l Amour, la Gloire et les Plaisirs, Puissent-ils à jamais combler tous vos désirs! Dans la paix, dans la guerre, Dans tous les climats, Jusqu au bout de la terre, Nous suivrons vos pas. Puisse l heureux Médor être un des plus grands rois! Puisse-t-il rendre heureux ceux qui suivront ses loix! ACTE 3 (Le théâtre change, et represente un port de mer.) ACTE 3 SCENE 1 MÉDOR, THÉMIRE MÉDOR Non, je n entends vos conseils qu avec peine, Pour nuire à mon amour, vous avez tout tenté. THÉMIRE Vos jours sont en péril, ils sont chers à ma Reine; Ne doutez point de ma fidélité. Roland est dans ces lieux, c est un rival terrible; Et votre perte est infaillible, Si vous vous exposez à son fatal courroux. MÉDOR Un malheureux doit voir le trépas sans allarmes. THÉMIRE Votre bonheur fera mille jaloux Une fière beauté vous a rendu les armes; Vos deux cœurs sont unis par les nœuds le plus doux. Ah ! si la vie est sans appas pour vous, Pour qui peut-elle avoir des charmes ? Regardez le glorieux sort Que la Reine avec vous partage. Ses plus zélés sujets l attendaient dans ce port ; Avant que d en partir, son ordre les engage A vous rendre un pompeux hommage Comme leur souverain, ils vont vous recevoir... MÉDOR La Reine m’a quitté; Roland est avec elle. THÉMIRE Il la verra fière, et cruelle. MÉDOR N importe, c est toujours la voir; Mon inquiétude est mortelle Eh ! Ne craint-elle point Roland au désespoir ? THÉMIRE Elle le craint pour vous, c est son unique envie de mettre, en l éloignant, vos jours en sûreté. MÉDOR S il faut que ma félicité Par mon rival me soit ravie, C est une cruauté D avoir soin de ma vie. THÉMIRE De ces sombres chagrins, il faut vous délivrer. MÉDOR Je n ôsais pas espérer Le bien que l Amour me donne ; Un si grand bonheur m étonne, Et j ai peine à m assûrer Qu il puisse longtemps durer. THÉMIRE Retirons-nous, Roland s avance. S il a de votre amour la moindre connaissance, Rien ne vous pourra secourir. MÉDOR Je le veux observer, en dussé-je périr. (Médor se tient à l écart, et écoute Roland et Angélique.) ACTE 3 SCENE 2 ROLAND, ANGÉLIQUE ROLAND Faut-il encor que je vous aime ? Je dois rougir de ma faiblesse extrême ; Ingrate, vous en abusez Plus je vous sers, plus vous me méprisez. Quelle honte à mon cœur d être encor si fidelle ! Pourquoi vous trouvai-je si belle ? Non, avec tant d attraits si charmants et si doux, Vous ne méritez pas, cruelle! L amour que j ai pour vous. ANGÉLIQUE Je n ai point perdu la mémoire De ce que je vous dois. Vous seriez délivré du trouble où je vous vois, Si vous aviez voulu me croire. Vous le savez, c est malgré moi Qu un si grand cœur s obstine à languir sous ma loi; J ai fait ce que j ai pu pour le rendre à la gloire. ROLAND Ah ! je ne sais que trop avec quelle rigueur Vous punissez mon lâche cœur Votre mépris éclate, il n est plus temps de feindre; Tous les déguisements sont vains. Je pardonne au mépris du reste des humains; Je l ai bien mérité, j aurais tort de m en plaindre. J abandonne ma gloire, et la laisse ternir; Je chéris le trait qui me blesse; De mon égarement je ne puis revenir Mais vous causez ma faiblesse, Est-ce à vous de m en punir ? ANGÉLIQUE Helas ! ROLAND Dans ce soupir quelle part puis-je prendre ? Peut-être un soupir si tendre S adresse à quelqu autre amant Me le faites-vous entendre Pour redoubler mon tourment ? Inhumaine ! ah s il est possible Qu au mépris d un amour qui n eut jamais d égal, Pour un autre que moi vous deveniez sensible, Tremblez pour mon heureux rival. Dans vos yeux inquiets je lis mon infortune; Ma présence vous importune Vous ne songez qu à me quitter. ANGÉLIQUE Si je voulais vous fuir, qui pourrait m arrêter ? Je vous ai déja fait connaître Qu il m est aisé de disparaître Aux regards importuns que je veux éviter. ROLAND Ah ! du moins, laissez-moi le seul bien qui me reste; Laissez-moi la douceur funeste De voir de si charmants appas. C est sans espoir que je suivrai vos pas Vous ne serez jamais à mes vœux favorable; Je vous verrai toujours impitoyable; Mais le plus grand des maux est de ne vous voir pas. ANGÉLIQUE Que ne puis-je vous fuir encore ! ROLAND Pourquoi craindre qui vous adore ? ANGÉLIQUE Helas ! pourquoi m aimez-vous tant ? Un Héros indomptable N est que trop redoutable Avec un amour si constant. ROLAND Ciel ! ô ciel ! C est pour moi qu Angélique soupire ! ANGÉLIQUE Vous me contraignez d en trop dire. ROLAND Vous m aimez ! ANGÉLIQUE Je ne puis l avouer qu à regret. Votre constance est triomphante; N en faites point un éclat indiscret Épargnez ma fierté mourante; Contentez-vous d un triomphe secret. ROLAND En des lieux écartés, dans une paix profonde, Allons jouir du sort qui va combler nos vœux. Que deux cœurs unis sont heureux D oublier le reste du monde! ANGÉLIQUE Laissez-moi r envoyer des peuples empressés Ddont nous serions embarassés Attendez-moi plus loin, j irai par tout vous suivre; C est pour vous seul que je veux vivre. ACTE 3 SCENE 3 ANGÉLIQUE, MÉDOR, THÉMIRE MÉDOR Ah ! je souffre un tourment plus cruel que la mort ! THÉMIRE Où voulez-vous aller ? que pouvez vous prétendre ? ANGÉLIQUE Laisse-moi calmer son transport Vois, si Roland ne peut point nous entendre. (Thémire va du côté où Roland est passé.) ACTE 3 SCENE 4 ANGÉLIQUE, MÉDOR MÉDOR Se peut-il qu à ses vœux vous aiez répondu ? ANGÉLIQUE Voulez-vous m offencer quand vous devez me plaindre ? Pour éblouir Roland je suis réduite à feindre; Il le faut éloigner, ou vous êtes perdu. MÉDOR Vous le suivrez ? non, non, que plutôt je périsse. ANGÉLIQUE Helas ! Tout le pouvoir humain Contre lui s armerait en vain Ne nous armons que d artifice. Médor, je tremble pour vos jours; Ils sont dans un péril extrême. A quoi n a-t-on pas recours Pour sauver ce que l on aime ? MÉDOR Roland va m ôter L objet que j adore Qu ai-je à redouter Que de vivre encore ? ANGÉLIQUE C’est à vous que mon cœur pour jamais s est donné ; Je ne rendrai Roland que trop infortuné L’Amour lui vendra cher une vaine espérance. Je puis par cet anneau disparaître à ses yeux ; Bientôt, vous me verrez ; bientôt, loin de ces lieux Nos fidelles amours seront en assurance Je veux mettre en vos mains ma suprême puissance. MÉDOR et ANGÉLIQUE Je ne veux que votre cœur; C est l unique empire Pour qui je soupire. Je ne veux que votre cœur; C est assez pour mon bonheur. MÉDOR Vous me quittez, et je demeure Troublé du chagrin le plus noir ; Ma vie est attachée au plaisir de vous voir Ne vaut-il pas mieux que je meure Par la main de Roland que par mon désespoir? ANGÉLIQUE Vivez pour moi, qu il vous souvienne Que votre destinée est unie à la mienne Ma mort suivrait votre trépas. Evitons un destin tragique ; Médor ne veut-il pas Vivre pour Angélique ? MÉDOR Si je ne vivais pas pour vous, Je ne pourrais souffrir la vie. ANGÉLIQUE Vivons, l Amour nous y convie; Réservons-nous Pour nous aimer malgré l envie ; Réservons-nous Pour vivre heureux loin des jaloux. Je ne pourrais souffrir la vie, Si je ne vivais pas pour vous. MÉDOR Vivons, l Amour nous y convie; Réservons-nous Pour un amour si doux. (Angélique et Médor répètent ensemble ces trois derniers vers.) ACTE 3 SCENE 5 ANGÉLIQUE, MÉDOR, troupe de peuples de Catay, sujets d Angélique. ANGÉLIQUE parlant à ses sujets. Vous qui voulez faire paraître Le zèle ardent que vous avez pour moi, Reconnaissez Médor pour votre maître; Rendez hommage à votre roi. (Angélique va retrouver Roland pour l éloigner du port ou elle veut venir s embarquer avec Médor.) ACTE 3 SCENE 6 (Les peuples de Catay, sujets d Angélique, rendent hommage à Médor ; ils l élèvent sur un trône, et témoignent par leurs chants et par leurs danses la joie qu ils ont de le reconnaître pour leur souverain.) Le Chœur. C est Médor qu une Reine si belle A choisi pour régner avec elle Plus heureux que lui ? Un des Sujets d Angélique. Malgré l orgueil du grand nom de Reine, Elle se rend, et l Amour l enchaîne ; De mille et mille amants son cœur s était sauvé, Pour l aimable Médor il était réservé. Une des Suivantes d Angélique. Trop heureux un amant qui s exempte Des chagrins d une ennuyeuse attente ! Que l Amour pour Médor a fait d aimables nœuds ! A peine est-il amant qu il est amant heureux. Le Chœur Ses rivaux n ont plus rien à prétendre Que de plaintes se vont faire entendre ! Au premier bruit d un choix si doux, Que de rois seront jaloux ! Nous venons tous Vous présenter notre hommage ; Régner sur nous Est votre moindre avantage. L Amour donne un bonheur qui vaut mieux mille fois Que la pompe qui suit les plus superbes rois. Un des Sujets d Angélique. Angélique n est plus insensible; Sa fierté se croyait invincible Elle fuyait l Amour, et le fuirait encor, Sans le charme puissant des regards de Médor. Le Chœur Heureux Médor ! quelle gloire D avoir remporté Une entière victoire Sur tant de fierté ! Quel bonheur est plus rare ! Que vos feux sont beaux ! Que l Amour vous prépare De plaisirs nouveaux ! C est pour vous que sont faits Les plus doux de ses traits. Une des Suivantes d Angélique. Un cœur si fier est à son tour Sensible et tendre Médor l obtient, quand son amour N osait l attendre; Mais un bonheur qu on n attend pas N en a que plus d appas. Le Chœur Vous portez une riche couronne; Un objet plein d attraits vous la donne. Un des Sujets d Angélique. Qu il est doux d accorder l amour et la grandeur ! Quand on peut les unir c est un parfait bonheur. Une des Suivantes d Angélique. Tendres cœurs, puissiez-vous aimer tranquillement ! Il n est point de sort plus charmant. Le Chœur Que l Amour en tous lieux vous enchante; Qu à jamais votre ardeur soit constante Oubliez vos grandeurs plutôt que vos amours; Votre bonheur dépend de vous aimer toujours. Aimez, régnez, en dépit de l envie; Goûtez les biens les plus doux de la vie. La Fortune et l Amour, la Gloire et les Plaisirs, Puissent-ils à jamais combler tous vos désirs! Dans la paix, dans la guerre, Dans tous les climats, Jusqu au bout de la terre, Nous suivrons vos pas. Puisse l heureux Médor être un des plus grands rois! Puisse-t-il rendre heureux ceux qui suivront ses loix! Lully,Jean-Baptiste/Roland/IV
https://w.atwiki.jp/fukubukuro/pages/478.html
★★★ 無断転載禁止★★★ 【評価】鬱よりの普通 【ブランド】niko and... 【金額】5k 【購入場所】地元ショッピングモール 【中身】 Chouquettes/gのレインブーツ(ベージュ) 一応これがメインらしいが微妙。まあ雨降ったら履こう。 同ブランドのスリッパ(グリーンにギンガムチェックの縁取り) トイレに置く。 ネル素材のワンピース(タータンチェック) うーん。ご近所用かな。 白の七部袖カットソー インナーとして使う。 ベージュのタートルネックカットソー インナーとして(ry タータンチェックのくしゅくしゅストール チェックばっかり要らん。 ギンガムチェックの洗えるストール チェックばっかり・・・ プラスチックのペンケース(ドット柄) メガネ入れるのに使う。 同じ素材・柄の小物入れ ピルケースとして使う。 他の福袋と合わせてチェック祭りになってしまった。どうしよう。 【まとめサイトへの転載】可 【評価】普通よりの福 【ブランド】Niko and ...(アパレル&雑貨) 【金額】 5K 【購入場所】 店舗 【中身】 ◎ チェックのシャツワンピ 可愛い。セールで同じようなのを買おうと思っていたから良かった。 ○ 無地グレーのスウェットパーカー ポケットの形が可愛いが他に特徴の無い無難な感じ ○ 生成り色のタートルネックカットソー シンプルすぎて無印とかユニクロに売ってそう。まあ使える。 ○ ボーダータートルネックカットソー これもシンプルすぎて無印とかユニクロに売ってそう。まあ使える。 ◎ 千鳥格子のレインブーツ 見た瞬間「無い!」と思ったけど履いたら可愛かった。森ガールっぽい。 自分で積極的に買うアイテムでは無いので福袋でゲト出来て嬉しいかも。 × 茶色と生成り色の布製のスリッパ 100均で売ってそうでダサい。安っぽいし別にスリッパいらない・・・ × メラミン製の食器二つ 給食のお皿みたいで中途半端。壊れないから猫のお皿にします。 ○ パープルのギンガムチェックの小型ストール 軽くて夏向きな感じ ○ 黒と白のグレンチェックのくしゅくしゅストール レインブーツとちょっとお揃いっぽく見える。普通に使える。 ナチュラル系の店なので、そんなに変わったものは無く、どれも普通に使える感じで、まあ良し。 お店に置いてある雑貨は可愛いけど、福袋に入ってるのはイマイチでした。 でも5kなら充分な感じなので来年も買うかも。 カウンター: -
https://w.atwiki.jp/newroseserver2/pages/22.html
☆各アイテムの製作方法☆ Roseのイヤリング 異世界MAPのケレニスからDropのRose心を2種類各30個ずつ集める ヘクターにて アイアングローブ を選択。 .
https://w.atwiki.jp/p_ss/pages/1538.html
side.K 暗くなった部屋。 電気もつけずにどれくらいの時間こうしてたんだろう。立ち上がろうにも、気力がない。大体少しでも行動をしてしまえば、嫌でも気付く。気付かされる。 なにかを思うのならいい。 なにかを探すのならいい。 でも、そうじゃない。それすら許されない。 今あるのは、完全な虚空。 疑問すら持てない。それくらい一方的だった。 あたしの知る限り、恋愛がおしまいに向かうには、段階がある。 些細なすれ違い、微妙な考え方のズレ、飲み込めない小さな不満。 あげはじめたらきりがないけど、そういったものを少しずつ積み重ねて、収拾がつかなくなった時に訪れる。それはお互い気付くし感じる。妙な納得の上に、成り立つ不思議がある。 今まではそうだった。 熱したものは必ず冷める。仕方のないことだ。 だから分からない。 あたしとあなたの温度の違いは一体なに。 いつの間にそんなに熱されて、いつの間に冷めてしまったの。 それとも、なにか致し方無い理由でもあったの。 それならそれで、言ってくれれば良い。 あなたが優しいのは知ってる。 これが一番あたしを傷付けない彼女なりのやり方だったであろうことも想像がつく。 でも…… それでも、疑問くらいは持たせて欲しかった。 なにを言われたって、あなたの言うことなら聞いてあげられる。あたしはそんなに子供じゃない。 こうまで分からないと、悔しいじゃない。 ずっと一緒にいたのになに一つ感じ取れなかったなんて、悲しいじゃない。 考えなんてひとつも浮かばない。 原因なんてひとつも分からない。 考えられないことを考え始めた頃、泣き疲れることにも疲れたあたしは、カーテンを開けた。 ほらね。動くんじゃなかった。気付かされるって、気付いてたのに。 人工的な光とビルの天辺で光る目障りな赤いランプ。 狭い空に浮かんだ月は、なんとも気の利かない歪な形をしている。 なにもかもに負けてしまって、遠慮がちに淡く黄色く。 カーテンをそっと手に取る。部屋の印象に合わないからって、ワガママ言ってのっちに替えてもらった、ライトブルーのカーテン。 あたしが頼めば、のっちはなんだってしてくれた。仕方ないなぁって、呆れた様に笑って。 今更気付く気付かないの問題じゃない。 この部屋に、彼女とのことを思い出さないものはひとつもなかった。 side.A ただ黙って時が過ぎるのを感じるだけ。 簡単な質疑応答も行われない、冷えきった空気。 フロアで演奏していたバンドはいつの間にかいなくなって、色んなものを持て余した人々も疎らになった。 残るは、今日眠りにつく為にパートナーを探す、少しの切なさを纏う人達だけ。 静かになった店内。 カウンターに腰をかけているのは、あたし達だけになっていた。 さっきからのっちは、頭をもたげて微動だにしない。 それでも、ジーンズにできた黒い染みにはすぐに気付いた。 「……いくね」 のっちは僅かに頷いて、それに応えた。 カウンターに一枚の紙切れを置いて、あたしは席を立つ。 苦しそう。辛い想いをしてる。辛くないはずがない。あんなに好き合っていたんだから。 きっと今この時も、愛しているのはあの子だろうに。 のっちは出している。 助けてのサイン。 それでも、あんなこと言ってしまった手前、今更優しい言葉はかけられない。 あたしは不器用だから。 順序を間違えたよ。 まずは、優しく寄り添ってあげればよかった。 「じゃあね」 足取りが、思ったより覚束ない。 ちゃんと家まで帰れっかな。のっちの言うこと、ちゃんと聞いとけばよかった。 「大丈夫?」 肩を触れる、不快な手。 「危なっかしいなぁ、送ろうか?」 慣れた台詞。 こんな時には、高いヒールを履いて来たことを後悔する。 なんでこんなの履いて来ちゃったかなぁ。歩きにくいったらありゃしない。 「悪いけど間に合ってる」 手を払いのけ、顔も見ずに出口へ向かう。 苛立ってるからではない。あたしに断られたその人の、寂しい表情を見たくなかったから。 重い扉を開ける時、一度カウンターを振り返った。 一番奥の席にいるのっちは、死角に入っていて見えなかった。 いつの間にか外は明るくなり始めている。 仄暗い小階段に太陽の光が差し込み眩しい。 こんな場所にいつまでもいるもんじゃない。 外の世界が、明るくなっていることにすら気付けない。 side.K いつの間に眠ってしまったんだろう。 目が覚めたあたしが捉えた光景は、無機質な白い壁。 寂しくてまた涙がでる。 どれだけ泣いても、泣きたりない。 染み付いてるよ。右側を向いて眠る癖。 あなたがいるはずの其処に、あなたはいない。 いつもはまだ眠ってるはずのあなたの代わりに、冷たい壁があたしを迎える。 おはよう。起きて。いつもならそう言ってあなたの髪を触れたのに。目を覚ましたあなたは、すぐにあたしにキスをくれたのに。 そっとベッドの上で腕を滑らせる。 いつも感じた温もりはもちろんなくて、冷たいシーツがあたしの腕と心を冷す。 逢いたい。 ねぇ、あなたは今どうしてるの。 同じ様に泣いてるの。 一人眠るのは、寂しくないの。 あたしはどうやったって、暫くベッドの中心では眠れそうにない。 また込み上げてくる涙。 我慢の仕方も忘れたよ。 泣き虫だなぁって柔らかく微笑んで、頬を拭ってくれる人はもういないのに。 あなたが替えてくれたカーテンから漏れる、太陽の光。 カチコチと単調な音を鳴らす、二人で選んだトーン記号の形をした壁掛け時計。 いつも順番に使ってたドレッサーの上には、二人で旅行に行った時の写真。 あたしは呑気な顔して笑ってる。 ひとり。あたしは今、ひとりなんだ。あたしはひとりになっちゃったんだ。 呼吸するのも苦しくなった頃、チャイムがなった。 誰だろう。とてもじゃないけど、人前に出れる状態じゃないのに…… それでも、もしかしたらって考えてしまうあたしは、救いようがない。 また、落胆を味わうだけなのに。 〜続く〜
https://w.atwiki.jp/fukubukuro/pages/426.html
★★★ 無断転載禁止★★★ 【評価】福 【ブランド】apart by lowrys(アパートバイローリーズ) 【金額】 10k 【購入場所】某ショッピングモール 【中身】 ○黒のニットコート・・・シルエットに丸みがあってカワイイ ◎ラベンダー色のカーディガン・・・ボタンがリボンになってる。こーいう色欲しかったから嬉しい △紺の大判ストール・・・出来たらグレーか黒がよかったかも。 ○黒のドット柄ワンピ・・・春夏物。 タートルとか合わせれば冬も着れそう。 ◎グレーのニットワンピ・・・1枚でもあったかい。すっきり着れる。 ◎白黒ボーダーワンピ・・・リボンモチーフのポケットがイイ!!これが一番気に入った!! 【まとめサイトへの転載】写真のみ不可 来年も買おうかな。 元旦に買った分を晒します。 【評価】普通(若干鬱より) 【ブランド】ローリーズファーム 【金額】5k 【購入場所】浦和パルコ 【中身】 △キルティングジャケット(青)…暖かいがもさい。 ◎ポンチョ(ベージュ)…後ろにフードが着いてて可愛い!春用。 △変形カーディガン(黒)…前がひらひらしてる。使い方迷う。 ×Vネックロングニット(黒)…去年これの色違いをローリーズで買っていたので。 ◎ボーダーニット(黒とグレー)…可愛い。着まわししやすそう。 ×スキニー(黒)…サイズがXS。伸縮する生地じゃないので履けてもキツイ。 【まとめサイトへの転載】可 去年の福袋と比べると見劣りするが、5kで6点も入ってるので普通で。 黒系が多かったのが残念…個人的に差し色が1点欲しかったな。 今年はショップ袋が一番好みだったw 【評価】普通 【ブランド】レプシムローリーズファーム 【金額】5k 【購入場所】イオン系ショッピングモール 【中身】 ○中綿ジャケット黒 襟が可愛いけどシルエットもっさりかも。合わせ方によるかな ○丸襟のゆったりした薄手ニット 紫 襟が二重になってて可愛い。色が好みだったし普通に着れる ○ロングシャツ 白地×赤のタータンチェック チェック着ないけどデザインがまあまあ可愛いので頑張って着てみる △スウェット素材のキュロット グレーにちょっとラメ入り 私は着れない。ちょっと可愛い部屋着が増えたと思うことにする。 ×ボーダーのカットソー 胸にブランドのロゴ はっきりいってダサい。パジャマとして使う。 初めて買ったけど5kならこんなもの? どうしても着れない物はなかったです。 【まとめサイトへの転載】可 福袋整理が一段落したのでこれからまとめてレポします。 需要は無いかもですが 【評価】福 【ブランド】 apart by lowrys 【金額】 10k 【購入場所】駅ビル 【中身】 ○フェイクレザージャケット フード付きで中はキルティング。温かそう。 ○ストライプ大判ストール 紺色が可愛い。 ○リボンボタンカーデ 青に黒いリボンボタンが可愛い。 ○ボーダー切り替えワンピ 後ろにリボン付。ストンとした形もいい ○ニットワンピ シンプルな形で使えそう!Lサイズなのが少し不満 ◎ドットキャミワンピ 一年中使えそう!形も色もすごい可愛い。 【まとめサイトへの転載】可 今年は袋が安っぽい生地になっててあんまり期待してなかったけど、中はすごいよかった! 【評価】普通~鬱 【ブランド】 ローリーズファーム 【金額】 5k 【購入場所】マルイ錦糸町 【中身】 ○紺色中綿キルティングジャケット … まあ普通。 ×真っ赤なVネックニット … 形はかわいいが色がサンタさんみたいなすごい赤 ×グレーのマント?ポンチョ? … 意味がわからない。用途も不明。私には着こなせない △黒の変形カーデガン … 夏に羽織るかな △紫と黒のボーダーニット … まあまあ。形も普通。でも 【まとめサイトへの転載】可 去年は福だったのになあ。 てゆうかもしかしたら他の人には福なのかもしれないけど 私には使えるものが少ないorz 【評価】福 【ブランド】 apart by lowrys 【金額】 10k 【購入場所】駅ビル 【中身】 ○フェイクレザージャケット フード付きで中はキルティング。温かそう。 ○ストライプ大判ストール 紺色が可愛い。 ○リボンボタンカーデ 青に黒いリボンボタンが可愛い。 ○ボーダー切り替えワンピ 後ろにリボン付。ストンとした形もいい ○ニットワンピ シンプルな形で使えそう!Lサイズなのが少し不満 ◎ドットキャミワンピ 一年中使えそう!形も色もすごい可愛い。 【まとめサイトへの転載】可 カウンター: -
https://w.atwiki.jp/oper/pages/2913.html
ACTE IV Le théâtre change et représente une île agréable. Scène première ARCALAÜS, ARCABONNE RITOURNELLE ARCALAÜS Par mes enchantements Oriane est captive, Sa beauté causa nos malheurs Dans ces lieux, sans pitié, j entends sa voix plaintive, Et j aime à voir couler ses pleurs. Notre ennemi l aimait, il a tout fait pour elle ; Il combattait pour l obtenir. ARCABONNE Je viens de la voir, qu elle est belle ! Vous ne la sauriez trop punir. ARCALAÜS Ne permettons pas qu elle ignore La perte d un amant, dont son cœur est charmé, Il faut qu après la mort Amadis souffre encore Dans ce qu il a le plus aimé. Aux regards d Oriane, exposez la victime Qu à nos ressentiments vous venez d immoler. Un soupir vous échappe ; et vous n osez parler ! Est-ce par des soupirs que la haine s exprime ? ARCABONNE Que vous êtes heureux de n avoir à songer Qu à haïr, et qu à vous venger ! Hélas ! dans notre ennemi même J ai trouvé l inconnu que j aime. ARCALAÜS Vous aimez Amadis ! il voit encore le jour ! Quoi ! sur votre vengeance un lâche amour l emporte ? ARCABONNE La vengeance la plus forte Est faible contre l amour. ARCALAÜS Quelle faiblesse est plus étrange ! Notre ennemi mortel devient votre vainqueur ? Malgré tant de serments, votre perfide cœur Du parti d Amadis se range ! Parjure ! ah, c est de vous qu il faut que je me venge ! ARCABONNE Je l aime, malgré moi, cet ennemi charmant ; Je n en puis être aimée, une autre a su lui plaire Je vous défie, avec votre colère, D inventer pour mon châtiment Un plus cruel tourment. ARCALAÜS Pour augmenter votre supplice, Il faut vous faire voir ces deux amants heureux ; Avant que ma vengeance en fasse un sacrifice, Il faut que l hymen les unisse... ARCABONNE Ah ! que plutôt cent fois ils périssent tous deux. Entre l amour et la haine cruelle J ai cru pouvoir me partager ; Mais dans mon cœur l amour est étranger, Et la haine m est naturelle. ARCABONNE voyant approcher Oriane. Ma rivale gémit que ses maux me sont doux ! Pour punir ces amants, j imagine une peine Digne de ma fureur, et de votre courroux ; C est peu d une mort inhumaine... ARCALAÜS Puis-je encore me fier à vous? ARCABONNE Fiez-vous à l amour jaloux, Il est plus cruel que la haine. Scène seconde ORIANE RITOURNELLE ORIANE seule A qui pourrai-je avoir recours ? C est de vous, juste Ciel ! que j attends du secours, Sur ces bords inconnus, un enchanteur barbare, Dispose de mes tristes jours L enfer contre moi se déclare ; A qui pourrais-je avoir recours ? C est de vous, juste Ciel ! que j attends du secours. RITOURNELLE Autrefois Amadis aurait pris ma défense Mais l inconstant m oublie, et suit une autre loi. Pourquoi m en souvenir ? pourquoi N oublier pas de lui jusqu à son inconstance ? Ici, loin de toute assistance, Je tremble d un mortel effroi ; Eh! Faut-il encore que je pense A qui ne pense plus à moi ? Scène troisième ARCALAÜS, ORIANE ARCALAÜS Je vous entends, cessez de feindre. Plaignez-vous d Amadis ; je ne veux pas contraindre Un si juste courroux. ORIANE J ai tant de sujet de m en plaindre, Que j ai presque oublié de me plaindre de vous. Non, ce n est point ici son secours que j implore ; Il est allé chercher la beauté qu il adore, Et je l appellerais par des cris superflus. ARCALAÜS Lorsque vous le verrez, vous l aimerez encore. ORIANE Non, non, je ne le verrai plus. Je dois trop le haïr, pour renouer la chaîne Dont il a dégagé son cœur. ARCALAÜS Si vous le haïssez, j ai servi votre haine ; A la fin j ai vaincu ce superbe vainqueur. ORIANE Vous, vainqueur d Amadis ! non, il n est pas possible Qu il ait cessé d être invincible. Tout cède à sa valeur, et vous la connaissez... ARCALAÜS Eh ! c est ainsi que vous le haïssez ? ORIANE Je veux haïr toujours un amant si volage, Et je me le suis bien promis Mais ses plus cruels ennemis Peuvent-ils s empêcher d admirer son courage. Non, rien ne peut être assez fort, Pour surmonter ce héros indomptable. ARCALAÜS Voyez si je me vante à tort, D avoir vaincu ce vainqueur redoutable. Amadis, étendu sur ses armes sanglantes, paraît mort Scène quatrième ORIANE, AMADIS qui paraît mort ORIANE Que vois-je ! o spectacle effroyable ? O trop funeste sort ! Ciel ! o Ciel ! Amadis est mort ! Ma colère lui fut fatale ; J eus tort de l accuser de suivre une autre amour. Que ne puis-je, en mourant, le rappeler au jour, Dû-t-il vivre pour ma rivale ! Ciel ! qui nous donna ce héros, Que ne prenais-tu sa défense Contre l infernale puissance ? L univers a perdu l auteur de son repos. Pleure, gémis, faible innocence, Pleure, hélas ! tu n as plus d appui, Tu vois expirer aujourd hui Ton unique espérance. O trop funeste sort ! Ciel ! o Ciel ! Amadis est mort ! Il m appelle ; je le vais suivre Le sort qui nous rejoint m est doux. Amadis, je vivais pour vous, Vous mourez, je ne puis plus vivre. Oriane tombe évanouie. Scène cinquième ARCALAÜS, ARCABONNE, AMADIS qui paraît mort, ORIANE, évanouie. RITOURNELLE ARCABONNE ET ARCALAÜS Quel plaisir de voir Un si cruel désespoir ! ARCABONNE Joignez votre fureur à ma rage inhumaine. Il faut que ces amants revivent tour à tour Pour souffrir une affreuse peine ARCALAÜS Il faut faire de leur amour Le ministre de notre haine. ARCABONNE ET ARCALAÜS Quel plaisir de voir Un si cruel désespoir! ARCABONNE Il faut qu Amadis sorte Du profond assoupissement Où le tient notre enchantement, Et qu il pleure Oriane morte. Mais pour eux contre nous, quel pouvoir s est armé ? ARCALAÜS Qui peut conduire ici ce rocher enflammé. Scène sixième Un rocher environné de flammes s approche, les flammes se retirent, et laissent voir un vaisseau sous la figure d un serpent, ce qui l a fait appeler la grande serpente. Urgande ses suivantes sortent de ce vaisseau. URGANDE, TROUPE DE SUIVANTES D URGANDE, ARCALAÜS, ARCABONNE, AMADIS, qui paraît mort, ORIANE, évanouie. PRELUDE URGANDE Je soumets à mes lois l enfer, la terre et l onde. Sans qu on sache où je suis, je parcours tout le monde, Et je connais des secrets que les cieux N ont jusqu ici dévoilé qu à mes yeux. Mais j arme seulement ma fatale puissance Contre l injuste violence ; J ai soin de relever le mérite abattu, Et je fais mon bonheur de servir la vertu. Tremblez, tremblez, reconnaissez Urgande ; Tout obéit, sitôt que je commande ; Barbares, laissez pour jamais Ces fidèles amants en paix. Urgande touche de sa baguette Arcalaüs et Arcabonne. PRELUDE ARCABONNE ET ARCALAÜS Tout mon effort est inutile, Je demeure immobile ; Je cède aux charmes trop puissants Qui saisissent mes sens. DEUX SUIVANTES D URGANDE Tremblez, tremblez, reconnaissez Urgande ; Tout obéit, sitôt qu elle commande Barbares, laissez pour jamais Ces fidèles amants en paix. Les suivantes d Urgande jettent des fleurs et répandent des parfums sur Amadis, et Oriane pour commencer à dissiper l enchantement dont ils sont saisis MENUET POUR LES SUIVANTES D URGANDE DEUX SUIVANTES D URGANDE Cœurs, accablés de rigueurs inhumaines, Ne cessez point d espérer en aimant Il vient un jour où les craintes sont vaines, Un triste sort change dans un moment. Il est fâcheux de porter des chaînes, C est un cruel tourment ; Mais quand l amour en veut payer les peines, C est un plaisir charmant. Les suivantes d Urgande commencent à dissiper par leurs danses l enchantement dont Amadis et Oriane sont saisis, et les emportent dans le vaisseau. Urgande, avant que d y renter, touche une seconde fois de sa baguette Arcalaüs et Arcabonne. MENUET POUR LES SUIVANTES D URGANDE (reprise) URGANDE Il faut que de vos sens je vous rende l usage, Perfides ! Je vous livre à votre propre rage. Urgande rentre dans le vaisseau de la grande serpente, qui commence à s éloigner et à se couvrir de flammes PRELUDE ARCABONNE ET ARCALAÜS Démons, soumis à nos lois, Volez, venez nous défendre. N osez-vous rien entreprendre ? Méprisez-vous notre voix ? Hâtez-vous, c est trop attendre. Démons, soumis à nos lois, Volez, venez nous défendre. Les démons des enfers sortent pour secourir Arcalaüs, et Arcabonne. Les démons de l air viennent combattre contre ceux des enfers et les surmontent. PRELUDE (reprise) ARCABONNE ET ARCALAÜS On brave notre vain pouvoir, Tout est contraire à notre envie Nous perdons tout espoir, Renonçons à la vie ! ACTE IV Le théâtre change et représente une île agréable. Scène première ARCALAÜS, ARCABONNE RITOURNELLE ARCALAÜS Par mes enchantements Oriane est captive, Sa beauté causa nos malheurs Dans ces lieux, sans pitié, j entends sa voix plaintive, Et j aime à voir couler ses pleurs. Notre ennemi l aimait, il a tout fait pour elle ; Il combattait pour l obtenir. ARCABONNE Je viens de la voir, qu elle est belle ! Vous ne la sauriez trop punir. ARCALAÜS Ne permettons pas qu elle ignore La perte d un amant, dont son cœur est charmé, Il faut qu après la mort Amadis souffre encore Dans ce qu il a le plus aimé. Aux regards d Oriane, exposez la victime Qu à nos ressentiments vous venez d immoler. Un soupir vous échappe ; et vous n osez parler ! Est-ce par des soupirs que la haine s exprime ? ARCABONNE Que vous êtes heureux de n avoir à songer Qu à haïr, et qu à vous venger ! Hélas ! dans notre ennemi même J ai trouvé l inconnu que j aime. ARCALAÜS Vous aimez Amadis ! il voit encore le jour ! Quoi ! sur votre vengeance un lâche amour l emporte ? ARCABONNE La vengeance la plus forte Est faible contre l amour. ARCALAÜS Quelle faiblesse est plus étrange ! Notre ennemi mortel devient votre vainqueur ? Malgré tant de serments, votre perfide cœur Du parti d Amadis se range ! Parjure ! ah, c est de vous qu il faut que je me venge ! ARCABONNE Je l aime, malgré moi, cet ennemi charmant ; Je n en puis être aimée, une autre a su lui plaire Je vous défie, avec votre colère, D inventer pour mon châtiment Un plus cruel tourment. ARCALAÜS Pour augmenter votre supplice, Il faut vous faire voir ces deux amants heureux ; Avant que ma vengeance en fasse un sacrifice, Il faut que l hymen les unisse... ARCABONNE Ah ! que plutôt cent fois ils périssent tous deux. Entre l amour et la haine cruelle J ai cru pouvoir me partager ; Mais dans mon cœur l amour est étranger, Et la haine m est naturelle. ARCABONNE voyant approcher Oriane. Ma rivale gémit que ses maux me sont doux ! Pour punir ces amants, j imagine une peine Digne de ma fureur, et de votre courroux ; C est peu d une mort inhumaine... ARCALAÜS Puis-je encore me fier à vous? ARCABONNE Fiez-vous à l amour jaloux, Il est plus cruel que la haine. Scène seconde ORIANE RITOURNELLE ORIANE seule A qui pourrai-je avoir recours ? C est de vous, juste Ciel ! que j attends du secours, Sur ces bords inconnus, un enchanteur barbare, Dispose de mes tristes jours L enfer contre moi se déclare ; A qui pourrais-je avoir recours ? C est de vous, juste Ciel ! que j attends du secours. RITOURNELLE Autrefois Amadis aurait pris ma défense Mais l inconstant m oublie, et suit une autre loi. Pourquoi m en souvenir ? pourquoi N oublier pas de lui jusqu à son inconstance ? Ici, loin de toute assistance, Je tremble d un mortel effroi ; Eh! Faut-il encore que je pense A qui ne pense plus à moi ? Scène troisième ARCALAÜS, ORIANE ARCALAÜS Je vous entends, cessez de feindre. Plaignez-vous d Amadis ; je ne veux pas contraindre Un si juste courroux. ORIANE J ai tant de sujet de m en plaindre, Que j ai presque oublié de me plaindre de vous. Non, ce n est point ici son secours que j implore ; Il est allé chercher la beauté qu il adore, Et je l appellerais par des cris superflus. ARCALAÜS Lorsque vous le verrez, vous l aimerez encore. ORIANE Non, non, je ne le verrai plus. Je dois trop le haïr, pour renouer la chaîne Dont il a dégagé son cœur. ARCALAÜS Si vous le haïssez, j ai servi votre haine ; A la fin j ai vaincu ce superbe vainqueur. ORIANE Vous, vainqueur d Amadis ! non, il n est pas possible Qu il ait cessé d être invincible. Tout cède à sa valeur, et vous la connaissez... ARCALAÜS Eh ! c est ainsi que vous le haïssez ? ORIANE Je veux haïr toujours un amant si volage, Et je me le suis bien promis Mais ses plus cruels ennemis Peuvent-ils s empêcher d admirer son courage. Non, rien ne peut être assez fort, Pour surmonter ce héros indomptable. ARCALAÜS Voyez si je me vante à tort, D avoir vaincu ce vainqueur redoutable. Amadis, étendu sur ses armes sanglantes, paraît mort Scène quatrième ORIANE, AMADIS qui paraît mort ORIANE Que vois-je ! o spectacle effroyable ? O trop funeste sort ! Ciel ! o Ciel ! Amadis est mort ! Ma colère lui fut fatale ; J eus tort de l accuser de suivre une autre amour. Que ne puis-je, en mourant, le rappeler au jour, Dû-t-il vivre pour ma rivale ! Ciel ! qui nous donna ce héros, Que ne prenais-tu sa défense Contre l infernale puissance ? L univers a perdu l auteur de son repos. Pleure, gémis, faible innocence, Pleure, hélas ! tu n as plus d appui, Tu vois expirer aujourd hui Ton unique espérance. O trop funeste sort ! Ciel ! o Ciel ! Amadis est mort ! Il m appelle ; je le vais suivre Le sort qui nous rejoint m est doux. Amadis, je vivais pour vous, Vous mourez, je ne puis plus vivre. Oriane tombe évanouie. Scène cinquième ARCALAÜS, ARCABONNE, AMADIS qui paraît mort, ORIANE, évanouie. RITOURNELLE ARCABONNE ET ARCALAÜS Quel plaisir de voir Un si cruel désespoir ! ARCABONNE Joignez votre fureur à ma rage inhumaine. Il faut que ces amants revivent tour à tour Pour souffrir une affreuse peine ARCALAÜS Il faut faire de leur amour Le ministre de notre haine. ARCABONNE ET ARCALAÜS Quel plaisir de voir Un si cruel désespoir! ARCABONNE Il faut qu Amadis sorte Du profond assoupissement Où le tient notre enchantement, Et qu il pleure Oriane morte. Mais pour eux contre nous, quel pouvoir s est armé ? ARCALAÜS Qui peut conduire ici ce rocher enflammé. Scène sixième Un rocher environné de flammes s approche, les flammes se retirent, et laissent voir un vaisseau sous la figure d un serpent, ce qui l a fait appeler la grande serpente. Urgande ses suivantes sortent de ce vaisseau. URGANDE, TROUPE DE SUIVANTES D URGANDE, ARCALAÜS, ARCABONNE, AMADIS, qui paraît mort, ORIANE, évanouie. PRELUDE URGANDE Je soumets à mes lois l enfer, la terre et l onde. Sans qu on sache où je suis, je parcours tout le monde, Et je connais des secrets que les cieux N ont jusqu ici dévoilé qu à mes yeux. Mais j arme seulement ma fatale puissance Contre l injuste violence ; J ai soin de relever le mérite abattu, Et je fais mon bonheur de servir la vertu. Tremblez, tremblez, reconnaissez Urgande ; Tout obéit, sitôt que je commande ; Barbares, laissez pour jamais Ces fidèles amants en paix. Urgande touche de sa baguette Arcalaüs et Arcabonne. PRELUDE ARCABONNE ET ARCALAÜS Tout mon effort est inutile, Je demeure immobile ; Je cède aux charmes trop puissants Qui saisissent mes sens. DEUX SUIVANTES D URGANDE Tremblez, tremblez, reconnaissez Urgande ; Tout obéit, sitôt qu elle commande Barbares, laissez pour jamais Ces fidèles amants en paix. Les suivantes d Urgande jettent des fleurs et répandent des parfums sur Amadis, et Oriane pour commencer à dissiper l enchantement dont ils sont saisis MENUET POUR LES SUIVANTES D URGANDE DEUX SUIVANTES D URGANDE Cœurs, accablés de rigueurs inhumaines, Ne cessez point d espérer en aimant Il vient un jour où les craintes sont vaines, Un triste sort change dans un moment. Il est fâcheux de porter des chaînes, C est un cruel tourment ; Mais quand l amour en veut payer les peines, C est un plaisir charmant. Les suivantes d Urgande commencent à dissiper par leurs danses l enchantement dont Amadis et Oriane sont saisis, et les emportent dans le vaisseau. Urgande, avant que d y renter, touche une seconde fois de sa baguette Arcalaüs et Arcabonne. MENUET POUR LES SUIVANTES D URGANDE (reprise) URGANDE Il faut que de vos sens je vous rende l usage, Perfides ! Je vous livre à votre propre rage. Urgande rentre dans le vaisseau de la grande serpente, qui commence à s éloigner et à se couvrir de flammes PRELUDE ARCABONNE ET ARCALAÜS Démons, soumis à nos lois, Volez, venez nous défendre. N osez-vous rien entreprendre ? Méprisez-vous notre voix ? Hâtez-vous, c est trop attendre. Démons, soumis à nos lois, Volez, venez nous défendre. Les démons des enfers sortent pour secourir Arcalaüs, et Arcabonne. Les démons de l air viennent combattre contre ceux des enfers et les surmontent. PRELUDE (reprise) ARCABONNE ET ARCALAÜS On brave notre vain pouvoir, Tout est contraire à notre envie Nous perdons tout espoir, Renonçons à la vie ! Lully,Jean-Baptiste/Amadis/V
https://w.atwiki.jp/fkbkr/pages/13.html
マガシーク Soareak 2014 福袋 ¥10,500(税込) 商品説明 ¥50,000相当以上→¥10,500(税込) アウター1点、ワンピース1点、ニット1点、ストール1点、レッグウエア1点、ヘッドアクセ1点6点入って¥10,500! ※1点ごとに中身が異なる場合がございますので、予めご了承ください。 LABOO 【2014年福袋】Soareak ¥10,500 FREE アウター、ワンピース、ニット、雑貨2点(ストール、レッグウエア、ヘッドアクセのうちいずれか2点)の合計5点が入ったボリュームたっぷりな内容となっています♪♪ 雑貨には人気のインポートアイテムも含まれています。 福袋の中身は合計50,000円相当の商品になります。